Patient utilisant le système iPAM pour effectuer un exercice dans le cadre d'une thérapie du membre supérieur Source iconographique et légendaire: http://sine.ni.com/cs/app/doc/p/id/cs-12087 |
L’hémiparésie du bras secondaire à un accident vasculaire cérébral est
commune et invalidante. Notre but était d’étudier si une thérapie locomotrice
robotisée d’un bras atteint de paralysie à l’aide de ARMin - un robot à
structure porteuse exosquelettique permettant un « entraînement » sur
une tâche spécifiquement définie en trois dimensions – était de nature à
réduire l’altération motrice de manière plus efficace que ne le produit une
thérapie conventionnelle.
Dans une étude prospective, multicentrique, à groupe parallèles randomisés,
nous avons recruté des patients atteints d’une altération motrice depuis plus
de six mois, avec parésie du bras modérée à sévère après accident vasculaire
cérébral, et qui satisfaisaient aux critères d’inclusion, dans quatre centres
situés en Suisse. Les patients éligibles étaient répartis de manière aléatoire
(1:1) - pour suivre une thérapie avec usage d’un système robotisé ou une
thérapie conventionnelle - à l’aide d’une procédure de randomisation stratifiée
par centre. Pour tous les groupes, le traitement était administré pour au moins
45 minutes trois fois par jour pendant 8 semaines (24 sessions au total). Le
critère principal de mesure était l’évolution du score selon Fugl-Meyer
(FMA-UE). Les patients ont été évalués par les investigateurs selon le schéma
suivant : immédiatement avant thérapie, à 4 semaines de traitement, en fin
de traitement, à 16 semaines et à 34 semaines après le début du traitement. Les
investigateurs n’avaient pas accès au tableau de randomisation ;
toutefois; patients, personnel soignant et d’analyse des données y avaient
accès ouvert.
Entre le 4 mai 2009 et le 3 septembre 2012, 143 sujets ont subi les tests
d’éligibilité, 77 d’entre eux se sont vus éligibles et ont accepté de
participer à l’étude. 38 patients ont été assignés à la thérapie par système
robotisé, et 35 à la thérapie conventionnelle. Les patients suivant la thérapie
par système robotisé ont montré, sur toute la durée de l’étude, une
amélioration significativement plus importante de la fonction motrice du bras
affecté (selon la mesure FMA-UE) que les patients suivant la thérapie
conventionnelle (F=4.1, p=0.041 ; différence moyenne en score : 0.78 points, Intervalle de Confiance
[IC] 0.03-1.53). Aucun évènement indésirable grave lié à l’étude n’a été
relevé.
La thérapie de neurohabilitation incluant une thérapie basée sur la mise en
pratique d’une tâche spécifique à l’aide d’un robot à structure porteuse
exosquelettique peut permettre une amélioration de la fonction motrice d’un
bras atteint de parésie chronique après accident vasculaire cérébral, de
manière plus efficace qu’un traitement conventionnel. Cependant, la différence
absolue entre les effets d’un traitement via thérapie robotisée versus thérapie
conventionnelle s’est révélée ténue et faiblement significative ; ce qui
pourrait remettre en question la pertinence de la robotisation sur le plan clinique. Dr Verena Klamroth-Marganska MD et al, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en avant - première, 30 décembre 2013
Financement : Fonds National Suisse de la Recherche
Scientifique et Fondation Bangerter-Rayner
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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