Crabe, symbole du cancer. Source iconographique et légendaire:http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/270134 |
La perturbation de l’expression des gènes - ou perturbation épigénétique- est
une caractéristique de la maladie cancéreuse, et il existe un intérêt croissant
pour les thérapies ciblant les enzymes de modification de la chromatine et d’autres
régulateurs épigénétiques. Les raisons pour l’application de médicaments
épigénétiques pour le traitement du cancer sont au nombre de deux. Premièrement,
les changements de nature épigénétique sont réversibles, et les médicaments
pourraient donc être utilisés pour retrouver un profil épigénétique sain. Cependant, les évidences
montrant la capacité que pourraient avoir certains médicaments de fidèlement
restituer un profil épigénétique propre à un stade précancéreux restent confuses.
Deuxièmement, les régulateurs de la chromatine ont le plus souvent subi des
mutations dans des états cancéreux, faisant de ces derniers des cibles
thérapeutiques. Cependant, dans la plupart des cas, on ne connaît pas la nature
intime des relations entre les cellules cancéreuses et les protéines
chromatiniennes mutées, ou si leur mutation est le résultat d’une instabilité
épigénétique conduisant à une série d’aberrations secondaires. Une stratégie alternative
dans le ciblage des régulateurs de la chromatine est l’exploitation des
vulnérabilités spécifiques de l’état cancéreux, notamment la létalité
synthétique* causée par les
perturbations épigénétiques. Nous passons en revue l’évidence d’une hypothèse
selon lesquels des mécanismes autres que la dépendance à l’oncogène sont à la
base pour l’application de médicaments épigénétiques, et proposons des
nouvelles orientations de recherche. Barbara Mair, Stefan Kubicek, et Sebastian
M.B. Nijam, dans Trends in Pharmacological Sciences-1113, publication en ligne
en avant-première, 12 février 2014
Source : Science Direct /
Traduction et adaptation : NZ
*La létalité synthétique est une interaction
génétique où la combinaison de mutations entre 2 ou plusieurs gènes conduit à
la mort cellulaire. (cf Nolwenn
Le Meur, Inserm)
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