Cellules de lymphome folliculaire. (...). Source iconographique et légendaire: http://www.ciml.univ-mrs.fr/fr/science/lab-bertrand-nadel/pour-tous |
Le rituximab administré par voie intraveineuse est un traitement majeur du
lymphome folliculaire. Une formule administrable par voie sous-cutanée, qui
permettrait d’atteindre les concentrations sériques obtenues par voie
intraveineuse pourrait améliorer de façon très significative le confort des
patients, et permettre une rentabilisation meilleure des ressources disponibles
pour les soins de santé, sans conséquence pour l’activité clinique. Notre but
était d’étudier la non-infériorité de la pharmacocinétique du rituximab administré
à dose fixe par voie sous-cutanée sur des cycles de trois semaines versus le rituximab administré par voie
intraveineuse.
Dans notre essai randomisé, ouvert de phase 3 en deux étapes, randomisé,
nous avons recruté des patients atteints de lymphome folliculaire de grade
1-3a, CD20-positif n’ayant pas reçu de traitement au préalable dans 67 centres
situés dans 23 pays. Dans l’étape N°1, nous avons réparti les patients de
manière aléatoire (1:1) selon l’algorithme de Pocock et Simon pour recevoir le
rituximab par voie intraveineuse à raison de 375 mg/m2 ou en dose
fixe (1400 mg) par voie sous-cutanée, stratifiés selon leur régime de
chimiothérapie d’induction (cyclophosphamide,
doxorubicine, vincristine, prednisone ou
cyclophosphamide, vincritsine, prednisone), leur score de pronostic selon l’Index
International de Pronostic du Lymphome Folliculaire, et leur région d’origine.
Après randomisation, les patients ont reçu une dose d’induction de rituximab
par voie intraveineuse pour le cycle 1, et le traitement spécifique leur étant
alloué pour les cycles 2-8. Les patients montrant une réponse complète ou
partielle suivant la thérapie d’induction ont poursuivi leur traitement
rituximab de maintien par voie intraveineuse ou sous-cutanée toutes les 8
semaines. Le paramètre principal d’évaluation était le rapport concentration en
rituximab sérique observé en fonction des valeurs intergroupes observées Cthrough au cycle
7 (avant l’administration prévue au cycle 8) du traitement d’induction dans la
population per-protocole. Les résultats obtenus chez les patients traités ont
été analysés pour ce qui est des paramètres de sécurité. L’étape 2 de l’essai
est actuellement en cours (…).
Entre le 4 février 2010 et le 21 octobre 2011, nous avons recruté 127
patients. Les données de pharmacocinétique étaient disponibles pour 48 (75%)
des 64 patients qui recevaient le rituximab par voie intraveineuse et 54 (86%)
des 63 patients recevant le rituximab par voie sous-cutanée. La moyenne
géométrique de Cthrough était de 83.13 μg/mL dans le groupe administration par voie
intraveineuse et de 134.58 μg/mL dans me groupe administration par voie sous-cutanée (ratio
1.62, Intervalle de Confiance [IC] 1.36-1.94), montrant la non-infériorité du
rituximab administré par voie sous-cutanée. 57 (88%) des 65 patients évalués
pour la sécurité d’essai du groupe rituximab administration par voie intraveineuse
ont montré des évènements indésirables (30 [46%] de grade ≥ 3) de même que 57 (92%)
des 62 patients évalués pour la sécurité de l’essai du groupe rituximab administration
par voie sous-cutanée (29 [47%] de grade ≥3). L' évènement indésirable de grade 3
ou plus le plus fréquent dans les deux groupes de patients était
neutropénie (14 [22%] patients du groupe administration par voie intraveineuse
et 16 [26%] patients du groupe par voie sous – cutanée). Les évènements
indésirables liés à l’administration des produits étaient de grade 1-2 pour la
plupart, et sont survenus chez 21 (32%) patients du groupe par voie
intraveineuse et 31 (50%) patients du groupe administration par voie
sous-cutanée.
Les données de l’étape 1 montrent que le profil pharmacocinétique du groupe
administration de rituximab par voie sous-cutanée n’était pas inférieur à celui
du groupe administration de rituximab par voie intraveineuse ; et n’était
pas associé aux préoccupations nouvelles concernant la sécurité de l’essai. L’étape
2 de l’essai fournira des données nouvelles d’efficacité et de sécurité
concernant l’administration par voie sous-cutanée. Andrew
Davies et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant –
première, 10 février 2014
Financement : F Hoffmann-La Roche
Source : The Lancet Online /
Traduction et adaptation : NZ
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire