La déplétion en lymphocytes B est associée à une suppression de l’activité
inflammatoire dans la sclérose en plaques. Notre but était d’étudié la sécurité
et l’efficacité de l’atacicept, une protéine de fusion recombinante qui a un effet
suppresseur de la fonction des cellules B et de la production d’anticorps.
Dans cette étude de phase 2 de 36 semaines en double-aveugle et contrôlée
par placebo (ATAMS); effectuée en Australie, Canada, Europe et USA ; des
patients âgés de 18-60 ans atteints de sclérose en plaques récidivante ont été répartis de manière aléatoire à l’aide
d’un système vocal intéractif selon le ratio 1:1:1:1 et stratifiés selon leur
région géographique pour recevoir des injections sous-cutanées hebdomadaires d’atacicept
(25, 75, ou 150 mg) ou le placebo. Ni les patients, ni le personnel de l’étude
n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal mesuré était
le changement en nombre moyen de lésions détectables par amplification au
gadolinium révélées par IRM en pondération T1 par patient et par examen entre
les semaines 12 et 36. Les critères d’efficacité ont été analysés sur population en intention de
traiter. Les patients ayant participé à cette
première étape d’étude jusqu’à son terme (semaine 36) étaient éligibles pour
participer à une étude d’extension à long terme (ATAMS EXT), consistant en une
phase en double-aveugle, suivie d’une phase d’essai en ouvert, sur une durée totale
de 5 ans au maximum. La terminaison de l’étude a été effectuée prématurément,
après que le conseil de suivi indépendant des données et de la sécurité ait
noté une augmentation du taux annuel de récidives sous atacicept. Le protocole
a été amendé et a ainsi inclus une période de 60 semaines de suivi par mesure
de sécurité; afin de permettre la mise en place d’un traitement avec un médicament porteur d'une AMM permettant de le prescrire à des patients atteints de sclérose en plaques, et d’obtenir ce faisant des changements en termes de nombre de lésions détectables par amplification au
gadolinium et révélation par examen IRM en pondération T1 subséquent; et ce
pendant la durée totale de la période en double-aveugle de l’essai ATAMS. (…).
Entre le 23 avril 2008, la terminaison prématurée de l’étude le 11
septembre 2009, 255 patients ont été répartis de manière aléatoire : 63
sous placebo, 63 sous atacicept 25 mg, 64 sous 75 mg, et 65 sous 150 mg. 90
(35%) ont participé à l’essai jusqu’à la visite de suivi de la semaine 36, 26
(10%) sont sortis de l’étude avant sa terminaison (dont un patient qui a
abandonné avant de recevoir le traitement à l’étude), et 139 (55%) sont sortis
du fait de la terminaison de l’étude. Pendant la période d’essai ATMS en
double-aveugle, les taux annualisés de
récidive étaient plus élevés dans les groupes atacicept que dans le groupe
placebo (atacicept 25 mg, 0.86, Intervalle de Confiance -IC- 95% 0.43-1.74 ;
75 mg, 0.79, 0.40-1.58 ; 150 mg, 0.98, 0.52-1.81 ; placebo, 0.38, 0.17-0.87).
Le nombre moyen de lésions par examen de détection par amplification au gadolinium
et révélées par IRM en pondération T1 était similaire dans tous les groupes (25
mg, 2.26, 0.97-5.27; 75 mg, 2.30, 1.08-4.92; 150 mg, 2.49, 1.18-5.27; placebo,
3.07, 1.40-6.77). Sept patients (l’un prenant le placebo et six atacicept) sont
ont interrompu le traitement du fait d’évènements indésirables. Un décès est
survenu dans le groupe placebo. Pendant la période de suivi de
sécurité, les concentrations en immunoglobulines et en comptages de cellules B
sont revenus à des niveaux relevés avant traitement et les taux annualisés de
récidive mesurés dans les groupes atacicept ont baissé pour atteindre ceux
mesurés dans le groupe placebo.
L’augmentation d’activité de la maladie en termes cliniques associée à l’atacicept
suggère que le rôle des cellules B et celui de l’immunité humorale dans la
sclérose en plaques est complexe. Pour les études d’exploration de l’immunomodulation
thérapeutique dans la sclérose en plaques, un suivi d’étude rigoureux pour ce
qui est des effets cliniques négatifs révélés par IRM est recommandé. Prof
Ludwig Kappos MD et al, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en
avant – première, 6 mars 2014
Financement : Merck Serono (Merck KGaA) et EMD Serono (Merck KGaA)
Source : The Lancet Online /
Traduction et adaptation : NZ
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