La metformine est le premier produit administré per os utilisé dans le
traitement du diabète de type 2 ; toutefois, la réponse glycémique à ce
médicament est très variable. La compréhension de la contribution de la
génétique à la réponse à la metformine pourrait améliorer les possibilités de
personnalisation des traitements à base de metformine. Notre but était
d’établir l’héritabilité de la réponse glycémique à la metformine à l’aide
d’une méthode d’analyse des aspects complexes sur génome entier (méthode GCTA).
Dans cette étude GCTA, nous avons obtenu des données sur les concentrations
en HbA1c avant et pendant les traitements à la metformine extraites
de l’étude "Audit et Recherche sur Génétique du Diabète" à Tayside, Ecosse
(étude GoDARTS), qui inclut une cohorte de patients atteints de diabète de type
2, liée à des bases de données exhaustives et à une étude d’association sur
génome entier. Nous avons appliqué la méthode GCTA afin d’estimer
l’héritabilité pour quatre paramètres de la réponse glycémique à la
metformine : diminution absolue en HbA1c, diminution en
proportion de HbA1c, diminution ajustée en HbA1c,
atteinte ou non de la proportion cible de HbA1c de moins de 7% (53
mmol/mol), avec ajustement pour la valeur de HbA1c à la ligne de
base et ajustement pour des co-variables clinique connues. L’estimation de
l’héritabilité sur le plan chromosomique a été utilisée pour obtenir des données
supplémentaires pour ce qui est de l’architecture génétique.
5 386 sujets ont été inclus dans l’ensemble des données, dont
2 085 montraient suffisamment de données permettant de définir la réponse
glycémique à la metformine. L’héritabilité de la réponse glycémique à la
metformine a montré une variabilité fonction du phénotype, avec une
héritabilité de 34% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 1-68 ; p=0.022) pour ce qui est de la
diminution en valeur absolue en HbA1c, ajustée par rapport aux
valeurs d’HbA1c obtenues au cours du prétraitement. Les estimations
en termes d’héritabilité sur le plan chromosomique suggèrent que la
contribution génétique provient probablement de variations individuelles
réparties dans génome, produisant chacune un effet faible à modéré, plutôt qu’à
partir d’un nombre réduit de loci ayant chacun un effet important.
La réponse glycémique à la metformine est héréditaire, ainsi, la réponse
glycémique à la metformine est, en partie, intrinsèquement liée aux variations
biologiques individuelles. Des analyses génétiques plus poussées pourraient nous
permettre une meilleure mise au point de protocoles stratifiés pour le
décryptage des mécanismes d’action de la metformine. Dr Kaixin Zhou PhD et al,
dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant –
première, 19 mars 2014
Financement : Wellcome Trust
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