Méthylation de l'ADN et Indice de Masse Corporelle - Copyright: Science Photo Library Source iconographique et légendaire: http://www.thelancet.com/ |
L’obésité est problème de santé majeur. Son étiologie est déterminée par les interactions
entre mode de vie et facteurs
environnementaux et génétiques. Bien que des associations entre des variantes
génétiques et l’Indice de Masse Corporelle (IMC) aient été identifiées, on ne
dispose que de peu de données sur les changements épigénétiques en relation
avec l’IMC. Nous avons entrepris une analyse du niveau de méthylation au niveau
des sites CpG sur génome entier, en relation avec l’IMC.
497 sujets d’origine européenne recrutés par le « Cardiogenics
Consortium » ont formé notre cohorte de découverte. Nous avons classé leur
ADN à l’aide du test Infinium HumanMethylation450 effectué sur sang complet.
Après contrôle de qualité, les niveaux de méthylation ont été testés pour ce
qui est de leur association avec l’IMC. Les sites de méthylation montrant une
association avec un IMC faussée (artefact) avec une valeur de q de 0.05 ou
moins étaient retenus pour réplication dans une cohorte de 339 patients sans
lien avec la cohorte initiale de patients d’ethnie caucasienne originaires d’Europe
du Nord et issus de la cohorte MARTHA. Les
sites demeurant significatifs dans cette cohorte primaire de réplication
étaient testés dans une seconde cohorte de réplication de 1789 patients d’origine
Européenne appartenant à la cohorte KORA. Nous avons examiné aussi si les
niveaux de méthylation au niveau de sites identifiés montraient une association
avec l’IMC et l’ADN du tissu adipeux (n=635) et de la peau (n=395) obtenus chez
des femmes blanches participant à l’étude Mu THER. Finalement, nous avons
examiné une association méthylation – au niveau de sites associant IMC avec variantes
génétiques et l’expression génique.
20 sujets de la cohorte de
découverte ont été exclus des analyses après contrôle de qualité, laissant l’effectif
de l’étude s’établir à 459 participants. Après prise en compte des covariables,
nous avons identifié une association (valeur de q≤0.05) entre méthylation
au niveau de cinq sondes sur trois gènes différents et l’IMC. Les associations
entre avec trois de ces sondes – cg22891070, cg27146050, et cg16672562, toutes
situées dans l’intron 1 de HIF3A- ont
été confirmées à la fois dans la première et la deuxième cohorte de
réplication. Pour chaque augmentation de 0.1 de l’indice de méthylation β au niveau de cg22891070, l’IMC était de 3.6% (Intervalle
de Confiance -IC-95% 2.4-4.9) plus élevé dans la cohorte de découverte, de 2.7%
(1.2-4.2) plus élevé dans la cohorte de réplication primaire, et de 0.8%
(0.2-1.4) plus elevé dans la cohorte de réplication secondaire. Concernant la
cohorte Mu THER, la méthylation au niveau de cg22891070 du tissu adipeux était
associée à l’IMC (p=1.72 x 10-5)
mais pas au niveau de la peau (p=0.882).
Nous avons obtenu une corrélation inverse (p=0.005)
entre la méthylation au niveau de cg22891070 et l’expression de l’une des
sondes HIF3A d’expression génique
dans le tissu adipeux. Deux
polymorphismes à simple nucléotide -rs8102595 et rs3826795- ont montré des
associations indépendantes avec le niveau de méthylation au niveau de cg22891070
sur toutes les cohortes. Cependant, ces polymorphismes à simple nucléotide n’étaient
pas significativement associés à l’IMC.
Un IMC augmenté
chez les adultes d’origine Européenne est associée une méthylation augmentée au
niveau du locus HIF3A dans les globules routes et dans le tissu adipeux. Nos
résultats suggèrent que la perturbation des voies de signalisation des facteurs
de transcription inductibles par l’hypoxie pourrait jouer un rôle important dans
la réponse aux phénomènes de surpoids corporel chez les personnes. Katherine J Dick PhD et al, dans The Lancet,
publication en ligne en avant – première, 13 mars 2014
Financement : Commission
Européenne, National Institute for Health Research, British Heart Foundation et
Wellcome Trust
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