Notre but était d’évaluer la validité clinique de la quantification des cellules
tumorales circulantes (CTC) chez des patientes atteintes de cancer du sein
métastatique en effectuant une analyse de données mutualisées provenant de
patientes individuelles.
Nous avons contacté 51 centres européens et leur avons demandé de fournir
des données publiées ou non provenant de patientes individuelles,
atteints de cancer du sein métastatique ayant participé à des études entre
janvier 2003 et juillet 2012. Les études éligibles comportaient des protocoles
mettant en scène de nouvelles lignes thérapeutiques, des données de survie sans
progression de la maladie et/ou de survie globale, et des données de
quantification CTC par la méthode CellSearch à la ligne de base (avant le début
de tout traitement nouveau). Nous avons utilisé des modèles de régression de
Cox, stratifiés par étude, afin d’établir une association entre les comptages
CTC et la survie sans progression de la maladie et la survie globale. Nous
avons eu l’aide de méthodes pilotes pour ce qui est de l’évaluation de la
valeur ajoutée des CTCs ou des marqueurs sériques pour le établir le pronostic
des modèles clinicopathologiques dans une procédure de rééchantillonnage, par l’usage
des rapports de vraisemblance de la statistique du khi-carré.
17 centres ont fourni les données de 1944 patients éligibles provenant de
20 études. 911 patientes (46.9%) présentaient un compte CTC de 5 pour 7.5 mL ou
plus à la ligne de base, ce qui était associé à diminution de la survie sans
progression (hazard ratio [HR] 1.92, Intervalle de Confiance -IC- 95%
1.73-2.14, p<0.0001) et de la
survie globale (HR 2.78, IC95% 2.42-3.19, p<0.0001)
en comparaison des patients montrant un compte CTC inférieur à 5 pour 7.5 mL à
la ligne de base. Des comptes CTC augmentés mesurés à 3-5 semaines après le
début du traitement, ajustés sur les comptes CTC mesurés à la ligne de base,
étaient associés à une survie sans progression de la maladie et une survie globales raccourcies (HR
1.85, IC95% 1.48-2.32, p<0.0001) et (HR 2.26, IC95% 1.68-3.03) respectivement. De la même manière, les
comptes CTC étaient augmentés après 6-8 semaines (HR de la survie sans progression
de la maladie 2.20, IC95% 1.66-2.90, p<0.0001 ;
HR de la survie globale 2.91, IC95% 2.01-4.23, p<0.0001). La prédiction de survie était significativement
améliorée par l’adjonction des comptes CTC aux modèles clinicopathologiques (survie
sans progression locorégionale de la maladie 38.4, IC95% 21.9-60.3, p<0.0001 ; survie globale après traitement locorégional 64.9, IC 95% 41.3-93.4, p<0.0001).
Ce modèle a pu être encore amélioré par l’adjonction des changements en CTC à
3-5 semaines (survie sans progression locorégionale 8.2, IC95% 0.78-20.4, p=0.004 ; survie globale après traitement locorégional 11.5, IC95% 2.6-25.1, p=0.0007) et à 6-8 semaines (...). Les concentrations en
antigène carcinoembryonnaire et en antigène du cancer 15.3 à la ligne de base
et pendant la thérapie n’ont pas apporté d’information complémentaire
significative à ce modèle.
Ces données confirment l’effet pronostic indépendant des comptes CTC sur la
survie sans progression de la maladie et la survie globale, les comptes CTC améliorent
également la pronostication du cancer du sein métastatique quand ils sont
associés aux modèles clinicopathologiques prédictifs complets, contrairement
aux marqueurs sériques. François-Clément Bidard MD et al, dans The Lancet
Oncology, publication en ligne en avant – première, 11 mars 2014
Financement : Janssen Diagnostics, the Nuovo-Soldati
foundation for cancer research
Source: The
Lancet Online / Traduction et
adaptation: NZ
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