Le cancer colorectal avancé est traité à l’aide d’une combinaison de
plusieurs médicaments cytotoxiques et des traitements ciblés. Cependant, comment
minimiser au mieux le temps passé à la prise de médicaments cytotoxiques ;
et si une sélection des molécules peut permettre d’améliorer ce paramètre restent des inconnues. L’objectif principal de cette étude était d’établir comment le
cetuximab pourrait être adjoint de manière sûre et efficace à la chimiothérapie
intermittente.
COIN-B était un essai exploratoire de phase 2, ouvert, multicentrique et
randomisé, effectué dans 30 hôpitaux au Royaume – Uni et un hôpital à Chypre.
Nous avons recruté des patients atteints d’un cancer colorectal avancé et qui n’avaient
pas reçu de chimiothérapie préalable pour le traitement des métastases. La
randomisation a été effectuée de manière centralisée (par téléphone) par le
Medical Research Council Trials unit à l’aide d’un algorithme de minimisation
incorporant une composante aléatoire. À la fois les patients et le personnel de l’étude
avaient accès au tableau de randomisation. Les patients ont été assignés (1:1)
à une chimiothérapie intermittente plus cetuximab par intermittence ou à une
chimiothérapie intermittente plus cetuximab en continu. La chimiothérapie était
composée de FOLFOX (acide folinique + oxaliplatine suivi de fluorouracile administré
en bolus ou par perfusion). Les patients des deux groupes ont reçu FOLFOX et le
cetuximab hebdomadaire pendant 12 semaines, puis, soit interrompaient le traitement à l'étude selon un
protocole planifié à l’avance (cetuximab par intermittence) ou planifiaient le
maintien en continuant la prise de cetuximab hebdomadaire (cetuximab en
continu). En cas de progression selon les critères RECIST, le traitement FOLFOX
plus cetuximab reprenait pour une durée de 12 semaines, suivi par interruption ou maintien du cetuximab, respectivement. Le critère primaire d’évaluation
était la survie sans incident à 10 mois. L’analyse primaire de l’étude était
établie sur la population de patients qui avaient reçu le traitement à l'étude sur la durée totale de
12 semaines sans progression de la maladie, de décès, ou de sortie d’essai.
Nous avons également testé le statut des gènes BRAF et NRAS respectivement. (…).
Nous avons examiné 401 patients, 226 d’entre eux ont été recrutés. Les
résultats pour les 169 patients porteurs du type sauvage du gène KRAS de type
sauvage sont rapportés ici, 78 (46%) d’entre eux recevaient le cetuximab par
intermittence et 91 (54%) recevaient le cetuximab en continu. 64 patients
recevant le cetuximab par intermittence et 66 patients recevant le cetuximab en
continu, ont été inclus dans l’analyse primaire. La survie à 10 mois sans
incident était de 50% (limite inférieure de l’intervalle de confiance -IC- 95% :
39) dans le groupe cetuximab par intermittence versus 52% (limite inférieure IC
95% 41) dans le groupe cetuximab en continu ; avec une survie sans
incident médiane s’établissant à 12.2 mois (IC 95% 8.8-15.6) et 14.3 mois
(10.7-20.4), respectivement. Les évènements indésirables de grade 3-4 les plus fréquents
étaient éruptions cutanées (21 [27%] sur 77 patients versus 20 [22%] sur 92
patients), neutropénie (22 [29%] versus 30 [33%]), diarrhée (14 [18%] versus 23
[25%]), et léthargie (20 [26%] versus 19 [21%]).
Le cetuximab a été intégré de manière sûre à la chimiothérapie
intermittente en première ligne. Le maintien de la monothérapie biologique,
avec une chimiothérapie de moindre cytotoxicité au cours des six premiers mois,
chez des patients sélectionnés sur le plan moléculaire est prometteuse, et
devrait être validée par des essais de phase 3. Harpreet Wasan MD et al, dans
The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 3 avril 2014
Financement : UK Medical Research Council, Merck KGaA.
Source: The
Lancet Online / Traduction et
adaptation: NZ
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