Les examens cliniques au chevet du patient montrent des taux élevés d’erreurs
de diagnostic de syndrome de veille non répondant (état végétatif) ou état de
conscience minimal. Le diagnostic et l’utilité des approches de diagnostic par
neuro-imagerie n’ont pas été établies dans un contexte clinique. Nous avons
effectué une étude de validation à l’aide de deux méthodes de diagnostic mises
en œuvre sur la base de techniques de neuro-imagerie : imagerie TEP et IRM
fonctionnelle (IRMf).
Dans cette étude clinique de validation, nous avons inclus des patients
admis à l’Hôpital Universitaire de Liège, Belgique, entre janvier 2008 et juin
2012, chez lesquels ont été posés les diagnostics de syndrome de veille non
répondant, de syndrome de verrouillage, ou d’état de conscience minimal du fait
de causes traumatiques et non-traumatiques, par notre unité. Nous avons
effectué des évaluations cliniques standardisées répétées à l’aide d’une
version mise à jour de l’Échelle CRS-R de récupération du coma, de la TEP
cérébrale au 18F-fluorodeoxyglucose (FDG), et de l’IRMf au cours de
l’activation cérébrale pendant des tâches cognitives. Nous avons calculé la
précision du diagnostic des deux méthodes d’imagerie à l’aide du diagnostic
CRS-R comme référence. Nous avons mesuré le résultat obtenu après 12 mois à l’aide
d’une échelle adaptée de l’Échelle de Glasgow.
Nous avons inclus 41 patients atteints de syndrome de veille non répondant,
quatre atteints de syndrome de verrouillage, et 81 atteints d’état de conscience
minimal (48=traumatique, 78=non traumatique, 110=chronique, 16=subaigu). La TEP
au 18F-FDG a montré une sensibilité élevée pour ce qui est de l’identification
de patients atteints d’état de conscience minimal (93%, Intervalle de Confiance
-IC- 85-98) et une congruence élevée (85%, 77-90) avec les mesures CRS-R. La
méthode d’IRMf active était moins sensible au diagnostic d’état de conscience minimal
(45%, 30-61) et montrait une congruence globale plus faible avec les mesures
des scores comportementaux (63%, 51-73) que celle d’imagerie TEP. La TEP au 18FDG
a permis de prédire correctement le résultat obtenu chez 75 des 102 patients
(74%, 64-81), et l’IRMf chez 36 des 65 patients (56%, 43-67). 13 des 42 (32%)
patients non répondants sur le plan comportemental (c’est-à-dire diagnostiqués comme non
répondants à l’aide du CRS-R) ont montré une activité cérébrale compatible avec
un état de conscience (minimal) (c’est-à-dire, activité associée avec la
conscience, mais diminuée en comparaison de celle observée chez les sujets
pleinement conscients) avec au moins un test de neuro-imagerie ; 69% d’entre
eux (9 patients sur 13) ont recouvré la conscience.
La TEP cérébrale par 18F-FDG pourrait être utilisée en
complément des examens au chevet du patient, et de prédire le rétablissement
des patients atteints de syndrome de veille non répondant. Une IRMf active
pourrait également être utile dans le diagnostic différentiel, mais semble
moins précis. Johan Stender MD et al,
dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 16 avril 2014
Financement : Fonds National Belge pour la Recherche Scientifique
(FNRS), Fonds Léon Fredericq, Commission Européenne, Fondation James McDonnell,
the Mind Science Foundation, Communauté d’Action de Recherche Concertée de
Langue Française, the University of Copenhagen, Université de Liège
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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