Lymphome pulmonaire. Copyright Inserm / L Guillevin |
La transplantation de cellules souches allogéniques n’a eu qu’un succès
limité jusqu’à présent, lorsqu’ appliquée chez des patients atteints de
lymphome agressif récidivant et réfractaire des cellules B ou des cellules T.
Nous avons poursuivi des investigations sur l’effet de l’addition de rituximab
au traitement prophylactique contre la maladie du greffon contre l’hôte après
transplantation, et estimé la survie globale sous traitement de conditionnement
intensif myélo-ablatif contre le lymphome.
Nous avons effectué cette étude de phase 2 ouverte et randomisée dans sept
centres de transplantation situés en Allemagne. Nous avons recruté des patients
atteints de lymphome agressif primaire et réfractaire des cellules B ou des cellules
T, de récidive précoce (<12 mois après un traitement de première intention),
ou récidivant après transplantation autologue. Le conditionnement à la
fludarabine (125 mg/m2), busulfan (12 mg/kg per os ou 9.6 mg/kg par
voie intraveineuse), et cyclophosphamide (120 mg/kg) a été suivi d’une
transplantation allogénique de cellules souches. Les patients ont été assignés
de manière aléatoire (1:1) pour recevoir rituximab (375 mg/m2 aux
jours 21, 28, 35, 42, 175, 182, 189, et 196) ou non. L’allocation a été effectuée à l’aide d’une séquence
générée par ordinateur ; les patients ont été stratifiés par sous-type
histologique (lymphome des cellules B versus lymphome des cellules T) et la
compatibilité du donneur (HLA identique versus
HLA différente). Les investigateurs et les patients avaient accès au tableau de
randomisation. Les critères primaires d’évaluation étaient l’incidence de
maladie de greffon contre l’hôte aigüe de grade 2-4 dans chaque groupe de
traitement et la survie globale à un an dans chacun des groupes combinés.
Toutes les analyses ont été faites sur population en intention de traiter. (…).
Entre le 16 juin 2004 et le 24 mars 2009, nous avons dépisté 86 patients en
avons recruté 84 ; 82 ont été répartis de manière aléatoire dans chacun
des groupes. L’incidence cumulée de maladie du greffon contre l’hôte aigüe de
grade 2-4 était de 46% (Intervalle de Confiance -IC- 95% 32-62) dans le groupe
rituximab et de 42% (IC 95% 29-59) dans le groupe sans rituximab (hazard ration
[HR] 0.91, IC 95% 0.52-1.60 ; p=0.74).
La survie globale à un an pour l’étude sur population totale incluse dans l’étude
était de 52% (IC 95% 41-62). Des effets toxiques hématologiques de grade 4 et
alopécies de grade 3 sont survenus chez tous les patients. Les effets toxiques
non-hématologiques de grade 5 étaient pneumonie (neuf cas dans le groupe sans
rituximab versus 10 dans le groupe
rituximab) et autres infections (sept versus
quatre).
Le traitement de conditionnement myélo-ablatif contre le lymphome développé
ici se révèle prometteur chez des patients atteints de lymphome agressif des
cellules B et des cellules T. Cependant, l’adjonction de rituximab n’a eu d’influence
d’incidence ni sur la maladie du greffon contre l’hôte, ni sur la survie
globale. Bertram Glass MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne
en avant – première, 12 mai 2014
Financement : Hoffmann-La Roche, Amgen, Astellas Pharma
Source : The
Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
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