L’inhibition de la p38 MAPK a des effets protecteurs sur le myocarde. Nous
avons étudié le losmapimod, un inhibiteur puissant de la p38 MAPK, chez des
patients atteints d’infarctus du myocarde sans sus-décalage du segment ST
(NSTEMI) dans un essai randomisé en double – aveugle et contrôlé par placebo.
D’octobre 2009 à novembre 2011, des patients atteints de NSTEMI ont été
assignés pour recevoir losmapimod per os (administration de d’une dose d’attaque de 7.5 mg ou de 15.0 mg, suivie de l’administration de 7.5 mg deux fois par
jour) ou le placebo correspondant, les groupes de patients étant établis selon le ratio 3 :3 :2. Les évènements relatifs à la sécurité de l’essai
consignés étaient les événements indésirables graves, les concentrations en
alanine aminotransferase (ALT) sur 12 semaines, et les incidents cardiaques (mort,
infarctus du myocarde, ischémie récurrente, accidents cérébrovasculaires,
insuffisance cardiaque) à 90 jours. Les résultats d’efficacité étaient représentés par les
concentrations de protéine C-réactive mesurée par dosage ultra-sensible (hsCRP) et de peptide natriurétique de type B (BNP) à 72 h et à 12 semaines, ainsi
que l’aire sous la courbe de la troponine I sur 72 h. Les groupes losmapimod
ont été réunis pour l’analyse. (…).
Sur les 535 patients recrutés, 526 (98%) ont reçu au moins une dose de
traitement à l’étude (losmapimod n=388 et placebo n=138). Les résultats
relatifs à la sécurité de l’essai n’ont pas montré de différences intergroupes significatives.
Les concentrations en hsCRP à 72h étaient plus basses dans le groupe
losmapimod que dans le groupe placebo (moyenne géométrique 64.1 nmol/L,
Intervalle de Confiance -IC- 95% 53.0-77.6 versus 110.8 nmol/L, 83.1-147.7 ;
p=0.0009) mais étaient similaires à
12 semaines. Les concentrations moyennes précoces en BNP étaient similaires à
72h mais significativement plus basses dans le groupe losmapimod à 12 semaines
(37.2 ng/L, IC 95% 32.3-42.9 versus 49.4 ng/L, 38.7-63.0 ; p=0.04) Les AUC moyennes de troponine I
n’ont pas montré de différences.
L’inhibition de la p38 MAPK à l’aide de losmapimod adminstré per os a été
bien toléré chez des patients atteints de NSTEMI et pourrait permettre une amélioration
des résultats chez des patients après syndrome coronarien aigu. Prof L Kristin Newby MD et al dans The Lancet,
publication en ligne en avant – première, 13 juin 2014
Financement : GlaxoSmithKline
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