La dysrégulation de la voie de
signalisation du facteur de croissance hépatocytaire (HGF)/MET provoque stimulation
de la croissance tumorale et métastatisation. Le rilotumumab est un anticorps
monoclonal 100% humain qui neutralise l’HGF. Notre but était l’évaluation de
la sécurité, l’efficacité, des biomarqueurs, et de la pharmacocinétique du
rilotomumab en combinaison avec epirubicine, cisplatine, et capecitabine (ECX) chez
des patients atteints de cancer gastrique avancé ou cancer de la jonction oeso-gastrique.
Nous avons recruté des patients (≥
18 ans) atteints d’adénocarcinome gastrique localement avancé ou métastatique,
ou adénocarcinome de la jonction oeso-gastrique, montrant un statut de
rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1, qui n’avaient
pas reçu de traitement systémique au préalable, et qui étaient répertoriés dans 43 sites dans
le monde. La phase 1b était une étude ouverte à dose décroissante pour
identification la dose de rilotumumab offrant la meilleure sécurité (dose
initiale de 15 mg/kg par voie intraveineuse au jour 1) + ECX (epirubicine 50
mg/m2 par voie intraveineuse au jour 1, cisplatine 60 mg/m2
par voie intraveineuse au jour 1, capecitabine 625 mg/m2 per os deux
fois par jour les jours 1-21, repectivement), administré toutes les trois
semaines. Le critère principal d’évaluation de cette étude de phase 1b était l’incidence
de l’émergence d’évènements toxiques chez tous les patients de phase 1b qui
avaient reçu au moins une dose de rilotumumab et avaient participé à l’étude d’évaluation
de la dose limite administrable pour détermination de la fenêtre de toxicité, jusqu’à
son terme (premier cycle de la thérapie).
La phase 2 était une étude en double –
aveugle affectant les patients de manière aléatoire (1:1:1) à l’aide
d’un système vocal interactif pour recevoir rilotumumab 15 mg/kg, rilotomumab
7.5 mg/kg, ou le placebo, + ECX (doses administrées comme indiqué ci-dessus),
stratifiés selon leur statut de rendement ECOG et l’étendue de la maladie. Le
critère principal d’évaluation de la phase 2 était la survie sans progression
de la maladie (PFS), analysée sur population en intention de traiter. (…).
Sept des neuf patients recrutés
dans l'étude de phase 1b ont reçu au moins une dose de 15 mg/kg de rilotumumab,
seulement deux d’entre eux ont montré trois facteurs limitant la dose
attribuable à la toxicité : lérythrodysesthésie palmo-plantaire, ischémie
cérébrale, thrombose veineuse profonde.
Pour ce qui est de la phase 2, 121
patients ont été répartis de manière aléatoire (40 au rilotomumab 15 mg/kg ;
42 au rilotumumab 7.5 mg/kg ; 39 au placebo). La PFS médiane était de 5.1
mois (Intervalle de Confiance -IC- 95% 2.9-7.0) dans le groupe rilotumumab 15
mg/kg, de 6.8 mois (4.5-7.5) dans le groupe rilotumumab 7.5 mg/kg, de 5.7 mois
(4.5-7.0) en combinant les deux groupes rilotumumab (groupe combiné = groupe
constitué des deux groupes de patients sous rilotumumab mis en commun), et de 4.2
mois (2.9-4.9) dans le groupe placebo. Le hazard ratio des évènements notés au
cours de la PFS en comparaison du placebo était de 0.69 (IC 80% 0.49-0.97, p=0.164) pour le rilotumumab 15 mg/kg,
0.53 (IC 80% 0.38-0.73 ; p=0.009)
pour le rilotumumab 7.5 mg/kg, et de 0.60 (IC 80% 0.45-0.79 ; p=0.016) pour le rilotumumab combiné.
Les évènements indésirables - tous grades confondus - étaient plus fréquent dans le groupe rilotumumab combiné
que dans le groupe placebo et incluaient évènements indésirables hématologiques
(neutropénie chez 44 [54%] patients sur 81 versus
13 [33%] patients sur 39 ; anémie chez 32 [40%] versus 11 [28%] ; et thrombocytopénie chez neuf [11%] versus aucun), œdème périphérique (22
[27%] versus trois [8%]), et
thromboembolisme veineux (16 [20%] versus cinq [13%]). Les évènements indésirables de grade
3-4 étaient plus fréquents avec le rilotomumab et incluaient neutropénie (36
[44%] versus 11 [28%] et
thromboembolisme veineux (16 [20% versus quatre
[10%]). Les évènements indésirables graves s’équilibraient entre les groupes,
sauf pour l’anémie, qui est survenue plus fréquemment dans le groupe
rilotumumab combiné (dix versus aucun).
Le rilotumumab associé à l’ECX
(rilotumumab + ECX) n’a montré aucun signal inattendu relevant de la sécurité et a montré une activité supérieure à ECX + placebo. Une étude de phase 3 de
combinaison sur le cancer de la jonction oeso-gastrique MET-positif est un cours
à l’heure actuelle. Dr Thimothy Iveson MD et al, dans The Lancet Oncology,
publication en ligne en avant – première, 23 juin 2014
Financement : Amgen Inc.
Source : The Lancet Online
/ Traduction et adaptation : NZ
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