Quand il est fait usage de tests standards de diagnostic, l’échographie en « point
de service » peut augmenter la proportion de patients avec symptômes
respiratoires qui se verront poser un diagnostic correct 4h après admission au
service des urgences. Nous avons donc étudié la pratique de l’échographie en « point
de service » effectuée au niveau du cœur, des poumons, des veines
profondes, en complément des tests de diagnostic initiaux effectués sur cette
population de patients.
Dans cette étude prospective, en groupes parallèles, menée au service des
urgences de l’Hôpital Universitaire d’Odense, Danemark, des patients (≥18
ans), montrant une fréquence respiratoire de 20 par minute, une saturation en
oxygène inférieure à 95%, placés sous oxygénothérapie, avec dyspnée, toux ou
douleurs dans la poitrine, ont été répartis de manière aléatoire (1:1) à l’aide
d’une séquence générée par ordinateur pour soumission à stratégie diagnostique
standard (groupe de contrôle) ou des
tests de diagnostic standard avec examen d’échographie du cœur, des poumons et
des veines profondes en « point de service » en complément (groupe
échographie en « point de service »). Le critère principal d’évaluation
était le pourcentage de patients attribués d’un diagnostic présomptif correct
4h après admission au service des urgences. Ni les médecins ni les auditeurs de
l’étude n’avaient accès au tableau de randomisation. Les analyses ont été
effectuées en intention de traiter.
Entre le 7 décembre 2011 et le 15 mars 2013, 320 patients ont été assignées
au groupe de contrôle (n=160) et au groupe échographie en « point de
service » (n=160). L’analyse a été effectuée sur une population de 158
patients du groupe échographie en « point de service » et 157 patients
du groupe de contrôle. 4h après admission aux urgences, 139 patients (88.0% ;
Intervalle de Confiance -IC- 95% 82.8-93.1) du groupe échographie en « point
de service » versus 100 (63.7% ;
56.1-71.3) dans le groupe de contrôle se sont vus attribuer un diagnostic
présomptif correct (p<0.0001). À la
fois les effets absolus et relatifs étaient de 24.3% (IC 95% 15.0-33.1) et 1.38
(1.01-1.31), respectivement. Aucun évènement indésirable n’a été rapporté.
L’examen d’échographie en « point de service », test de diagnostic
sans radiation, réalisé parallèlement aux tests standards de diagnostic, est
supérieur aux tests standards de diagnostic réalisés seuls, pour ce qui est de
l’établissement d’un diagnostic correct dans les 4h. Il devrait donc être considéré
pour utilisation en routine comme faisant partie des tests de diagnostic dans
les services des urgences pour les patients admis avec des symptômes
respiratoires.
Financement : University of Southern Denmark, Odense
University Hospital, et Højbjerg Fund
Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ
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