L’olaparib est un inhibiteur poly (ADP-ribose) de polymerase et le
cediranib est un agent anti-angiogénique dont l’activité est dirigée contre les
récepteurs VEGF (VEGFR) 1, VEGFR2, et VEGFR3. Tous deux possèdent une activité
antitumorale chez des femmes atteintes de cancer de l’ovaire récidivant, et la
combinaison de ces deux médicaments s’est montrée active avec un niveau de
toxicité sous contrôle dans un essai de phase 1. Nous avons étudié si cette
combinaison pouvait améliorer la survie sans progression de la maladie (PFS) en
comparaison de l’olaparib administré en monothérapie chez des femmes atteintes
de cancer de l’ovaire récidivant sensible au platine.
Dans notre étude de phase 2, randomisée, ouverte, nous avons recruté des
femmes (âge ≥ 18 ans) atteintes d’un cancer de haut grade séreux,
de l’endomètre, de l’ovaire, des trompes de fallope, ou cancer péritonéal
primaire, ou encore atteintes de mutations BRCA1/2
de la lignée germinale à partir de neuf centres médicaux universitaires situés aux
États – Unis d’Amérique. Nous avons réparti les participants (1:1) de
manière aléatoire selon la méthode par « blocs de permutation », les avons
stratifiés en fonction de leur statut de lignée germinale BRCA et leur statut de thérapie anti-angiogénique préalable, pour
recevoir [des capsules d’olaparib 400 mg deux fois par jour] ou [la combinaison à la dose
recommandée pour une phase 2 de 30 mg/jour de cediranib et de capsules d’olaparib
200 mg deux fois par jour]. Le critère principal d’évaluation de l’étude était
la survie sans progression analysée sur population en intention de traiter. L’étude
de phase 2 ne recrute plus de patients à présent. Une analyse intermédiaire a
été effectuée en novembre 2013, lorsque 50% des évènements attendus étaient
effectivement survenus, et les résultats d’efficacité ont été rendus ouverts. L’analyse
primaire a été effectuée le 31 mars 2014, après survenue de 47 évènements
(correspondant à 66% du nombre total d’évènements attendus). (…).
Entre le 26 octobre 2011, et le 3 juin 2014, nous avons assigné de manière
aléatoire 46 femmes au traitement olaparib seul, et 44 femmes à la combinaison
de traitement olaparib et cediranib. La PFS médiane était de 17.7 mois
(intervalle de Confiance [IC] 95% 14.7-non atteint) pour ce qui est des femmes sous
cediranib + olaparib, en comparaison de la PFS médiane de 9.0 mois (IC 95% 5.7 –
16.5) des femmes sous olaparib en monothérapie (hazard ratio 0.42, IC 95%
0.23-0.76 ; p=0.005). Les
évènements indésirables de grade 3 et de grade 4 étaient plus fréquents dans
groupe [combinaison de traitement] que dans le groupe [monothérapie], et
incluaient fatigue (12 patientes du groupe cediranib + olaparib versus cinq patients du groupe olaparib
en monothérapie), diarrhée (dix versus
aucune), et hypertension (18 versus
aucune).
Le traitement cediranib + olaparib semble améliorer la PFS chez des femmes
atteintes d’un cancer séreux ou de l’endomètre ou de l’ovaire, suggérant donc
la poursuite d’études de phase 3. Le profil des effets secondaires observés
suggère que ces investigations intègrent des données d’évaluation de qualité de
vie rapportées par les patientes ; afin de mieux appréhender les effets d’un
régime de traitement per os administré en continu avec une chimiothérapie
administrée par intermittence. Dr Joyce F Liu MD et al, dans The Lancet
Oncology, publication en ligne en avant – première, 11 septembre 2014
Financement : American Recovery and
Reinvestment Act grant from the National Institutes of Health (NIH) (3 U01
CA062490-16S2); Intramural Program of the Center for Cancer Research; and the
Division of Cancer Treatment and Diagnosis, National Cancer Institute, NIH.
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