Le trouble d’anxiété sociale – maladie chronique difficile à vivre,
génératrice d’une gêne considérable -
peut être soigné à l’aide d’interventions pharmacologiques,
psychologiques et d’entraide. Notre but était de comparer ces interventions et
d’identifier quelles sont les plus efficaces pour le traitement aigu du
syndrome d’angoisse sociale chez les adultes.
Nous avons effectué une revue de littérature systématique et une
méta-analyse en réseau des interventions entreprises auprès d’adultes souffrant du
trouble d’anxiété sociale, identifiés à partir de sources publiées et non
publiées, entre 1988 et le 13 septembre 2013. Nous avons analysé les
interventions par catégorie de patients et individuellement. Les résultats des
interventions étaient exprimés en mesures validées du trouble d’anxiété sociale, rapportés en termes de différences moyennes standardisées (DMSs), en
comparaison d’une liste d’attente de référence.
Nous avons inclus 101 essais cliniques (13164 participants) relatives
à 41 interventions ou conditions de contrôle (17 catégories) dans les analyses.
Les catégories d’interventions pharmacologiques montrant les meilleurs effets
sur les résultats des groupes à l’étude par rapport à la liste d’attente de patients étaient les inhibiteurs de la monoamine oxydase (DMS -1.01, Intervalle de
Confiance [IC] 95% de -1.56 à -0.45), les benzodiazépines (-0.96, de -1.36 à
-0.36), les inhibiteurs de la recapture sélective de la sérotonine et les inhibiteurs
de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (IRS et IRSNA ; -0.91, de -1.23
à -0.60), et les anticonvulsivants (-0.81, de -1.36 à -0.28). En comparaison de
la liste d’attente, les catégories efficaces des interventions psychologiques
étaient la thérapie cognitive et comportementale (TCC ; DMS -1.19, IC 95% de -1.56
à -0.60), la TCC de groupe (-0.92, de -1.33 à -0.51), les techniques d’ouverture sociale
de soi vers les autres (-0.86, de -1.42 à -0.29), l'entraide avec soutien (-0.86,
de -1.36 à -0.36), l'entraide sans soutien (-0.75, de -1.25 à - 0.26), et
psychothérapie psychodynamique (-0.62, de -0.93 à -0.31).
Les TCCs
individuelles en comparaison d’un placebo psychologique (DMS -0.56, IC 95% de -1.00
à -0.11), les IRS et IRSNA comparées à un cachet placebo (-0.44, de -0.67 à
-0.22) étaient les seules catégories d’intervention avec des effets plus
importants sur les résultats que leur placebo correspondant. Les TCCs
individuelles ont également produit un effet plus important que la
psychothérapie psychodynamique (DMS -0.56, IC 95% de -1.03 à -0.11) et la
psychothérapie interpersonnelle, la
médiation, et la thérapie de soutien (-0.82, de -1.41 à -0.24).
La TCC individuelle (à propos de laquelle d’autres études ont montré qu’elle
engendrait moins de risques d’effets secondaires que la pharmacothérapie) est
associée à des effets de grande ampleur. Elle devrait donc être considérée
comme la meilleure intervention comme traitement initial contre le trouble d’angoisse
sociale. Pour les sujets qui n’adhèrent pas aux interventions psychologiques, ce
sont les IRS qui montrent les meilleures évidences de bénéfice thérapeutique.
Dr Evan Mayo-Wilson DPhil et al, dans The Lancet Psychiatry, publication en
ligne en avant – première, 26 septembre 2014
Financement : National
Institute of Health and Care Excellence
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