L’activation de l’expression du
virus latent est une approche qui pourrait faire partie intégrante du
traitement du VIH/sida. Nous avons testé la capacité d’intervention de l’histone
désacétylase panobinostat comme agent anti-latence du VIH, ainsi que l’innocuité
de cette stratégie.
Dans cet essai clinique de phase 1/2,
nous avons inclus des adultes infectés au VIH et sous traitement à l’hôpital
universitaire de Aarhus au Danemark. Les participants ont reçu le panobinostat
per os (20 mg) trois fois par semaine - 1 semaine sur 2- pendant 8 semaines
tout en maintenant la thérapie antirétrovirale combinée. Le critère principal d’évaluation
était le changement à partir de la ligne de base d’ARN de HIV non épissé associé
à la cellule. Les critères d’évaluation secondaires étaient l’innocuité, l’ARN
d’HIV plasmatique, l’ADN total et intégré au genome de la cellule hôte, le
compte d’unités infectieuses par million de cellules CD4 (T), ainsi que le
temps écoulé avant rebond viral suite à une interruption éventuelle de la
thérapie antirétrovirale pour des raisons inhérentes au protocole –
interruption du traitement analytique - . (…).
Nous avons recruté 15 patients.
Le niveau d’ARN non épissé associé à la cellule a augmenté de manière
significative aux trois points dans le temps au moment où les patients étaient
sous panobinostat (p<0.0001). Le niveau médian maximal d’augmentation d’ARN
d’HIV non épissé associé à la cellule pendant le traitement était de 3.5 fois.
(plage d’étendue des valeurs : de 2.1 à 14.4). Le panobinostat a induit
une virémie avec un rapport de cote probabiliste de 10.5 (Intervalle de
Confiance [IC] 95% 2.2 – 50.3 ; p=0.0002) par rapport à la ligne de base.
Nous avons enregistré une baisse transitoire en DNA total de HIV, mais pas de
réduction en DNA total de HIV, ni de DNA de HIV intégré à la cellule hôte, ou d’unité
infectieuses par million au niveau de la cohorte prise en entier. Neuf patients
ont participé au protocole prévoyant l’interruption du traitement analytique,
le temps médian écoulé avant rebond viral était de 17 jours (plage d’étendue
des valeurs : de 14 à 56). Le panobinostat a été bien toléré. 45
évènements indésirables ont été rapportés, mais seulement 16 d’entre eux (tous
de grade 1) ont été présumablement liés au panobinostat.
Le panobinostat s’est montré
efficace comme agent anti-latence du VIH in vivo, il se révèle comme candidat
prometteur en combinaison dans de futurs essais cliniques évaluant l’efficacité
d’éradication du VIH. Cependant, le panobinostat n’a pas réduit le taux d’infections
cellulaires latentes, et cette approche pourrait être nécessaire en combinaison
avec d’autres modes de traitements pour altérer de manière significative le
réservoir de HIV présent à l’état latent dans l’organisme. Dr Thomas A
Rasmussen MD et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant –
première, 16 septembre 2014
Financement : The
Danish Council for Strategic Research et Aarhus University.
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