Complications du myélome. Source iconographique et légendaire: http://umvf.univ-nantes.fr/hematologie/enseignement/hematologie_166/site/html/4.html |
Le panobinostat est un
inhibiteur pan-HDAC * montrant une activité anti-myélome lorsqu’il est combiné
avec le bortezomib et la dexamethasone. Notre but était de comparer panobinostat, bortezomib, et
dexamethasone avec placebo,
bortezomib et dexamethasone chez des patients atteints de myélome multiple
récidivant ou myélome multiple récidivant réfractaire.
PANORAMA1 est une étude de phase 3 multicentrique, randomisée, en double –
aveugle et contrôlée par placebo effectuée avec des patients atteints de
myélome multiple récidivant ou myélome multiple récidivant et réfractaire ayant
reçu de un à trois traitements au préalable. Les patients ont été répartis de
manière aléatoire (1:1) à l’aide d’un système internet interactif, stratifiés
par nombre de traitements préalables et par utilisation préalable de bortezomib,
pour recevoir - en cycles de 21 jours – le placebo
ou le panobinostat (20 mg ; aux jours 1, 3, 5, 8, 10, 12, per os)
tous deux en combinaison avec le bortezomib (1.3 mg/m2 aux jours 1,
4, 8, 11, par voie intraveineuse) et la dexamethasone (20 mg aux jours
1, 2, 4, 5, 8, 9, 11, 12, per os). Ni les patients, ni les médecins, ni les
investigateurs en charge de l’analyse des données n’ont eu accès au tableau de
randomisation avant analyse ; le chassé-croisé n’était pas permis. Le
critère principal d’évaluation de l’étude était la survie sans progression de
la maladie - (…) basée sur les constats des investigateurs - et a été analysé
sur population en intention de traiter. L’étude est toujours en cours ;
toutefois, le recrutement de patients est clos. (…).
786 patients ont été recrutés entre le 21 janvier 2010 et le 29 février
2012, avec 387 patients assignés par randomisation pour recevoir panobinostat,
bortezomib, et dexamethasone et 381 assignés par randomisation pour recevoir
placebo, bortezomib, et dexamethasone. La période médiane de suivi était de
6.47 mois (Intervalle Interquartile -IQR- 1.81 – 13.47) dans le groupe panobinostat et de 5.59 mois (2.14 –
11.30) dans le groupe placebo. La
période médiane de suivi sans progression était significativement plus longue
dans le groupe panobinostat que dans
le groupe placebo (11.99 mois
[Intervalle de Confiance -IC-95% 10.33-12.94] versus 8.08 mois [7.56-9.23] ; hazard radio [HR] 0.63, IC 95%
0.52-0.76 ; p<0.0001).
Les données de survie globale ne sont pas complètes à ce jour;
toutefois, au moment de la présente analyse, la survie globale médiane est de
33.64 mois (IC 95% 31.34 - non estimable) pour le groupe panobinostat et de 30.39 mois (26.87 - non estimable) pour le
groupe placebo (HR 0.87, IC 95%
0.69-1.10 ; p=0.26).
La proportion de patients montrant une réponse globale au traitement n’est
pas différente entre les deux groupes (235 [60.7%, IC 95% 55.7-65.6] pour le
groupe panobinostat versus 208 [54.6%, 49.4-59.7] pour le
groupe placebo ; p=0.09) ; cependant, la proportion
de patients montrant une réponse complète ou quasi complète au traitement était
significativement plus élevée dans le groupe panobinostat que dans le groupe
placebo (107 [27.6%, IC 95% 23.2-32.4] versus
60 [15.7%, 12.2-19.8] ; p=0.00006).
Des réponses minimales au traitement ont été notées chez 23 (6%) patients
du groupe panobinostat et chez 42
(11%) patients du groupe placebo. La
durée médiane de réponse (réponse partielle ou mieux) était de 13.14 mois (IC
95% 11.76-14.92) dans le groupe panobinostat
et de 10.87 (9.23-11.76) mois dans le groupe placebo. La période médiane de temps d’atteinte de réponse (réponse
partielle ou mieux) était de 1.51 mois (1.41-1.64) dans le groupe panobinostat et de 2.00 mois
(1.61-2.79) dans le groupe placebo.
Les résultats anormaux de laboratoire de grade 3-4 fréquemment rencontrés et les
évènements indésirables (ne tenant pas compte du médicament à l’étude)
incluaient thrombocytopénie (256 [67%] dans le groupe panobinostat versus 118
[31%] dans le groupe placebo),
lymphopénie (202 [53%] versus 150
[40%]), diarrhée (97 [26%] versus 30
[8%]), asthénie ou fatigue (91 [24%] versus
45 [12%]), et neuropathie périphérique (67 [18%] versus 55 [15%]).
Nos résultats suggèrent que l’addition du panobinostat pourrait être utile à l’arsenal de traitements déjà en
place pour les patients atteints de myélome multiple récidivant ou myélome
multiple récidivant et réfractaire. Un suivi plus long sera nécessaire pour
déterminer s’il y a un effet sur la survie globale. Prof Jesús San
Miguel MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant -
première, 19 septembre 2014
*HDAC : Histone Désacétylase
Financement : Novartis Pharmaceuticals
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