Dégénérescence maculaire - Copyright: Science Photo Library Source iconographique et légendaire: http://www.thelancet.com/ |
Depuis leur première opération de dérivation voilà plus de trente ans, les
cellules souches embryonnaires ont été proposées comme source de remplacement
cellulaire en médecine régénérative, mais leur plasticité et leur capacité
illimitée d’auto-renouvellement soulèvent des inquiétudes s’agissant de leur
innocuité ; notamment pour ce qui est de leur capacité à former des
tumeurs, de leur rejet potentiel par le système immunitaire du receveur, et du risque de différenciation en types cellulaires indésirables. Nous rapportons
ici le compte rendu relatif à l’innocuité à moyen terme et à long terme des cellules
dérivées de cellules souches embryonnaires humaines (hESC) transplantées chez
des patients.
Aux USA, deux études prospectives de phase ½ ont été effectuées afin d’évaluer
les critères principaux d’innocuité et de tolérance concernant la transplantation
subrétinienne d’épithélium pigmentaire rétinien dérivé de cellules hESC chez neuf patients atteints de la
dystrophie maculaire de Stargardt (maladie de Stargardt) - âgés de plus de 55
ans - et neuf patients atteints de dystrophie maculaire liée à l’âge (DMLA) -
âgés de plus de 55 ans -. La répartition de la population en trois cohortes a
été effectuée selon trois niveaux de dose (50 000, 100 000, et 150 000
cellules respectivement) ; pour administration par transplantation dans l’œil
souffrant d’anomalie chez chacun des patients de l’ensemble de la population
retenue. Les patients transplantés ont été suivi sur une durée médiane de 22
mois par examen systémique, examen ophtalmique, et imagerie périodiques. (…).
Aucune évidence de prolifération cellulaire adverse, ni de rejet, ni de
problèmes liés des questions d’innocuité systémique et oculaire du tissu
transplanté n’a été relevée. Les événements indésirables rapportés étaient associés
à la chirurgie vitréorétinienne et à l’immunosuppression. 13 (12%) des 18
patients ont montré des taches croissantes de pigmentation subrétinienne en
rapport avec la transplantation d’épithélium pigmentaire rétinien. La meilleure
correction d’acuité visuelle, faisant partie intégrante du protocole d’évaluation
de l’innocuité, a été rapportée sur dix yeux traités ; une amélioration ou
une stabilisation de l’acuité visuelle sur sept yeux traités ; et une baisse d’acuité
visuelle de plus de dix lettres sur un œil traité. En revanche, les yeux non traités n’ont
pas montré les mêmes améliorations d’acuité visuelle. La qualité de vie liée à
la vision générale et périphérique a été améliorée ; de la même façon, les
activités de proximité ou d’envergure plus importante ont augmenté de 16-25
points entre 3-12 mois après la transplantation chez les patients atteints de
dégénérescence maculaire liée à l’âge et de 8-20 points chez les patients
atteints de la dystrophie maculaire de Stargardt.
Les résultats de cette étude fournissent la première évidence d’innocuité à
moyen terme et à long terme, de survie de greffe, et d’activité biologique
possible émanant de cellules filles de cellules souches pluripotentes chez des
sujets humains, toutes pathologies confondues. Nos résultats suggèrent que les
cellules hESC pourraient fournir une nouvelle source potentielle de cellules
pour le traitement de troubles médicaux pour lesquels aucune thérapie n’est actuellement
disponible, requérant des tissus biologiques de réparation ou de remplacement. Steven
D Schwartz et al, dans The Lancet Online, Une de Pagge d’Accueil et The Lancet, publication en ligne en
avant – première, 15 octobre 2014
Financement : Advanced Cell Technology
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