Un renforcement considérable en matière d’intervention de santé publique
est nécessaire, afin d’exercer un contrôle sur l’ampleur sans précédent de l’épidémie
du virus ebola (EVD) en Afrique de l’Ouest. Les engagements internationaux
visent à amplifier la capacité d’intervention dans trois domaines :
nouveaux centres de traitement de l’EVD, constatation des cas par le truchement
du dépistage systématique, et fourniture de kits de protection des habitations.
Notre but était d’évaluer à quel point ces interventions pourraient être
appliquées, à la fois sur un plan individuel et sur le plan des communautés,
afin de prévenir la survenue de nouveaux cas d’EVD et de décès causés par l’EVD
dans le futur.
Nous avons développé un modèle de transmission du virus Ebola permettant d’établir
l’existence éventuelle d’une corrélation entre son étendue et le nombre de cas
d’EVD et de décès par EVD rapportés dans la comté de Montserrado (Liberia).
Nous avons appliqué de modèle pour l’évaluation de l’efficacité de l’augmentation
du nombre de centres de traitement de l’EVD, de l’augmentation des actions de
dépistage des cas nouveaux, et de la fourniture de kits de protection pour le
contrôle de la propagation de la maladie à Montserrado. Les kits de protection
fournis offraient une efficacité variant entre 10% et 50%. Nous avons effectué une comparaison prospective de ce que seraient les
initiations d’intervention prévisionnelles commençant le 15 octobre 2014, le 31 octobre 2014,
et le 15 novembre 2014. Le cadre de l’intervention a été défini et arrêté en termes
de dépistage systématique et de capacité déclarée des centres de traitement de
l’EVD en date du 23 septembre 2014, concernant également les compte-rendus de tous les schémas
comportementaux et de contact entre les personnes relatifs à la transmission du
virus en temps réel. Le critère principal d’évaluation était la mesure du
nombre de cas attendus en date du 15 décembre 2014.
Nous avons estimé le taux basal de reproduction du virus EVD dans le comté
de Montserrado à 2.49 (Intervalle de Confiance [IC] 95% 2.38-2.60). Notre
postulat est que la mise à disposition de 4 800 lits supplémentaires dans
les centres de traitement de l’EVD et la multiplication par cinq de la capacité
de dépistage en novembre 2014 peut empêcher la survenue de 77 312 (IC 95%
68 400 – 85 870) cas d’EVD en rapport avec la situation arrêtée au 15
décembre 2014. En complétant ces mesures par la fourniture d’un kit de
protection élèvera l’évaluation de la prévision de non -survenue de la maladie
à 97 940 (90 096- 105 606) cas d’EVD. En cas de déploiement de
ces mesures le 15 octobre 2014, ces mêmes interventions pourraient permettre la
non – survenue de 137 432 (129 736 – 145 874) cas d’EVD. Si ces
interventions sont reportées au 15 novembre 2014, nos prévisions sont que ces
interventions permettront, au mieux, la non – survenue de 53 957 (46 963 –
60 490) cas d’EVD.
Le nombre total de lits dont les centres de traitement de l’EVD ont besoin
pour contrôler efficacement l’EVD dans le comté de Montserrado dépasse les 1 700
unités promises par les États – Unis d’Amérique (USA) pour l’Afrique de l’Ouest
tout entière. L’amplification du dépistage de nouveaux cas est nécessaire, afin
de maximiser l’efficacité de l’augmentation de capacité des centres de
traitement de l’EVD. La distribution de kits de protection peut encore
augmenter le taux non – survenue de nouveaux cas d’EVD, mais cela n’est en
aucun cas une mesure à prendre indépendamment d’autres mesures, pour le
contrôle de la propagation de l’épidémie et pour en empêcher son catastrophique
impact sur le nombre de cas d’EVD et de décès dus à l’EVD. Joseph A Lewnard et
al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant –
première, 24 octobre 2014
Financement: US National
Institute of Health
Source: The Lancet Online /
Traduction et adaptation: NZ
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