L’hypercholestérolémie familiale hétérozygote se caractérise par une faible
captation de LDL cholestérol par les cellules, une concentration augmentée en
LDL cholestérol plasmatique, et l’émergence précoce de pathologies cardiovasculaires.
Malgré les traitements intensifs aux statines avec ou sans ezetimibe, beaucoup
de patients ne parviennent pas à atteindre les niveaux recommandés en LDL
cholestérol. Nous avons étudié l’effet de l’inhibition de PCSK9 à l’aide de
evolocumab (AMG 145) sur le LDL cholestérol chez des patients atteints d’hypercholestérolémie hétérozygote familiale.
Cet essai multicentrique randomisé, en double aveugle et contrôlé par
placebo, a été entrepris dans 39 sites (la plupart d’entre eux étant
spécialisés en thérapie des lipides, principalement rattachés à des
institutions académiques) en Australie, Europe, Nouvelle Zélande, Amérique du
Nord, et Afrique du Sud, entre le 7 février et le 19 décembre 2013. 331
patients éligibles (18-80 ans), satisfaisant aux critères d’hypercholestérolémie
hétérozygote familiale et qui étaient sous thérapie pour abaisser les taux de lipides
stable depuis au moins 4 semaines, avec une concentration en LDL cholesterol à
jeun de 2.6 mmol/L ou plus, ont été répartis de manière aléatoire sous ratio 2 :2 :1 :1
pour reccevoir 140 mg d’evolocumab par voie sous – cutanée toutes les deux
semaines, 420 mg d’évolocumab par mois, ou le placebo par voie sous – cutanée toutes
les 2 semaines ou mensuellement pendant 12 semaines. La randomisation a été générée
par ordinateur par le sponsor de l’étude, réalisée en pratique à l’aide un
système vocal interactif géré par informatique, et stratifiée selon les
concentrations en LDL cholestérol au dépistage (> 4.1 mmol/L ou < 4.1
mmol/L) et selon la prise d’ezetimibe à la ligne de base (oui/non). Ni les
patients, ni le personnel de l’étude, ni les investigateurs, ni le personnel de
l’étude de la société Amgen n’avaient accès au tableau de randomisation des
différents groupes de patients constitués selon la fréquence d’administration
des doses du médicament à l’étude. Les critères co-primaires d’évaluation
étaient le pourcentage de changement en LDL cholesterol à 12 semaines par
rapport à la ligne de base et la moyenne atteinte des semaines 10 et 12 prises
ensemble. L’analyse a été effectuée sur population en intention - de - traiter. (…).
Sur 415 patients dépistés, 331 ont été déclarés éligibles et ont été
répartis de manière aléatoire dans les quatre groupes de traitements :
evolocumab 140 mg toutes les 2 semaines (n=111), evolocumab 420 mg par mois
(n=110), placebo toutes les deux semaines (n=55), ou placebo tous les mois
(n=55). 329 patients ont reçu au moins une dose du médicament à l’étude. En
comparaison avec le placebo, l’evolocumab administré selon les deux différentes
calendriers ont conduit à une réduction significative de la moyenne du LDL
cholesterol à la semaine 12 (médicament administré toutes les deux semaines :
réduction de 59.2% [Intervalle de Confiance -IC- 95% 53.4-65.1], tous les mois :
réduction de 65.6% [59.8-71.3] ; p<0.0001
pour les deux). L’evolocumab était bien toléré, avec des taux d’événements
indésirables similaires au placebo. Les événements indésirables plus
fréquemment observés chez les patients recevant l’evolocumab en comparaison des
patients sous placebo étaient nasopharyngite (chez 19 patients [9%] versus cinq [5%] dans le groupe placebo)
et événements indésirables musculaires (dix patients [5%] versus 1 [1%]).
Chez les patients atteints d’hypercholestérolémie familiale hétérozygote, l’évolocumab
administré à raison de 140 mg toutes les deux semaines, soit à raison de 420 mg
par mois était bien toléré, et a conduit à une baisse rapide et similaire de
60% du LDL cholesterol en comparaison du placebo. Prof Frederick J Raal PhD et
al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 2 octobre 2014
Financement : Amgen Inc.
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