Les patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) présentant
des mutations du R-EGF (EGFR-mutant
non-small-cell lung cancer dans le texte)
montrent généralement une survie sans progression de la maladie de 9-13 mois
lorsqu’il sont traités avec des inhibiteurs de la tyrosine kinase du R-EGF
comme gefitinib ou erlotinib. Cependant, une résistance aux produits se
développe inévitablement, ainsi, des inhibiteurs du R-EGF plus efficaces encore
sont nécessaires. Le dacomitinib est un inhibiteur covalent pan-HER [(anti-EGFR/HER1,
anti-HER2 et anti-HER4)]* ayant déjà montré une activité clinique chez des
patients ayant préalablement traités avec gefitinib ou erlotinib. Nous avons
effectué un essai avec le dacomitinib comme thérapie systémique initiale chez
des patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules avancé
sélectionnés selon le profil clinique et moléculaire de leur pathologie.
Dans cet essai multicentrique ouvert de phase 2, nous avons recruté des
patients atteints de cancer du poumon avancé n’ayant reçu aucun traitement au
préalable, porteurs des profils cliniques (non – fumeurs [<100 cigarettes
dans leur vie entière] ou anciens fumeurs légers [<10 paquets années dans
leur vie entière] et vie passée ≥15 ans
depuis leur dernière cigarette) ou profils moléculaires (mutation du R-EGF,
abstraction faite du statut tabagique) associés à une réponse aux
inhibiteurs du R-EGF. Nous avons administré le dacomitinib per os une fois par
jour (45 mg ou 30 mg) jusqu’à progression de la maladie, effets toxiques
insupportables, ou abandon du patient. Nous avons appliqué les critères RECIST*1
pour l’évaluation de l’activité du dacomitinib chez tous les patients ayant
subi un examen scanner à la ligne de base et au moins un scanner après
traitement, avec évaluation de la réponse et de la progression de la maladie par
l’investigateur. Le critère principal d’évaluation était la survie à 4 mois
sans progression de la maladie dans la population recrutée, avec hypothèse nulle
en cas de survie sans progression de la maladie à 4 mois de 50% ou moins de la population. (…).
Entre le 11 mars 2011 et le 1er avril 2011, nous avons recruté
89 patients provenant de 25 centres, dont 45 (51%) porteurs de mutations
activatrices du R-EGF dans l’exon 19 (n=25) ou l’exon 21 (n=20). La survie sans
progression à 4 mois était de 76.8% (Intervalle de Confiance [IC] 95%
66.4-84.4) dans la population totale recrutée, et de 95.5% (IC 95% 83.2-98.9)
dans la population présentant un R-EGF muté. Les évènements indésirables tous
grades confondus et liés au traitement étaient diarrhée chez 83 (93%) patients,
dermatite acnéiforme chez 69 (78%) patients, sécheresse cutanée chez 39 (44%)
patients et stomatite chez 36 (40%) patients. Deux patients (2%) ont présenté
des événements indésirables de grade 4 liés au traitement (un patient avec hypocalcémie
et un patient avec dyspnée). Aucune toxicité de grade 5 n'a été relevée.
Le dacomitinib a produit une activité clinique encourageante comme
traitement systémique initial chez des patients atteints de cancer du poumon
non à petites cellules avancé et sélectionnés selon le profil clinique ou
moléculaire. Dr Prof Pasi A Jänne, MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant - première, 5 novembre 2014
[]*: ajoût du traducteur
*1: RECIST = Response Evaluation Criteria In Solid Tumours
Financement : Pfizer
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