Tumeur colorectale et infiltration lymphocytaire. Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/cancer/dossiers/cancer-et-nutrition |
Un indice de masse corporelle élevée (IMC ≥ 25) est associé à un
risque accru de cancer. Afin d’informer les responsables des orientations
prises en matière de santé publique et la recherche future, nous avons estimé
le fardeau mondial du cancer dû à un IMC élevé en 2012.
Dans cette étude basée sur la population, nous avons identifié la fraction
étiologique du risque (PAFs) à l’aide des risques relatifs et des estimations d’IMC
chez les adultes en fonction de l’âge, du sexe, et du pays de domicile. Partant
du principe qu’une période de latence de 10 ans est nécessaire entre la
présence d’un IMC élevé et l’occurrence d’un cancer, nous avons calculé les
différents PAFs à l’aide des estimations d’IMC datant de 2002 et avons utilisé
les données GLOBOCAN2012 J pour estimer le nombre de nouveaux cas de cancer
attribuables à un IMC élevé. Nous avons aussi calculé la proportion de cancers
qui pourraient potentiellement être évités si les populations avaient maintenu
leur IMC moyen de 1982. Nous avons effectué des analyses secondaires afin de
tester le modèle ainsi constitué et avons estimé les effets du suivi de thérapies
de substitution hormonale et du tabagisme.
Nous avons estimé que 481 000 – à savoir 3-6% de tous les nouveaux cas
de cancer chez les adultes – (âgés de 30 ans ou plus et après la période de
latence de 10 ans) étaient imputables à un IMC élevé, au niveau mondial. Les PAFs se sont montrés
plus élevés chez les femmes que chez les hommes (5.4% versus 1.9%), au niveau mondial. Le fardeau dû aux cas ainsi
identifiés était plus élevé dans les pays à indice de développement humain très
élevé et élevé (IDHs ; PAF 5.3 % et 4.8 %, respectivement) que dans les
pays aux IDHs moyen (1.6%) et bas (1.0%). Les cancers du corps utérin, du sein post
ménopausique, et du colon ont compté pour 36.6% des cancers attribuables à un
IMC élevé. Un quart (environ 118 000) des cas de cancer liés à un IMC
élevé en 2012 pourraient être imputés à une augmentation de l’IMC depuis 1982.
Ces résultats soulignent la nécessité d’un effort au niveau mondial pour
empêcher la galopante croissance du nombre de personnes montrant un IMC élevé.
Partant du principe de l’existence d’un lien causal entre IMC élevé et cancer,
le fardeau du cancer continuera de croître si l’augmentation moyenne du poids
corporel des populations continue de progresser. Dr Melina Arnold PhD et al, dans The Lancet
Oncology, publication en ligne en avant-première, 26 novembre 2014
Financement: World Cancer Research Fund
International, European Commission (Marie Curie Intra-European Fellowship),
Australian National Health and Medical Research Council, and US National
Institutes of Health.
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