Les violences conjugales (VC)
sont souvent associées au VIH. Notre but était d’étudier si l’apport de la prévention
contre les VC combinée aux prestations contre le VIH pouvait réduire les VCs et
l’incidence du VIH chez des sujets recrutés dans le cadre de l’Etude de Cohorte
de la Communauté Rakai (RCCS), à Rakai,
Ouganda.
Nous avons utilisé des
regroupements de collectivités préexistants randomisés faisant partie prenante
d’un précédent essai de planning familial réalisé dans cette cohorte. Quatre regroupements
de groupes d’intervention de l’essai précédent ont reçu les soins standard
dispensés par les services VIH, ont participé à des actions visant à la prise
de conscience pour changer les attitudes, les normes sociales et les
comportements liés aux VCs ; et ont bénéficié d’un dépistage, d’une brève
intervention visant à promouvoir la révélation sécurisée de la présence d’une
infection VIH ainsi que de conseils en matière de réduction des risques prodigués
aux femmes en recherche de conseil et de dépistage [(…) SHARE Project].
Sept regroupements de
collectivités de contrôle (incluant deux groupes d’intervention du précédent
essai) ont uniquement reçu les soins standards prodigués par les services VIH.
Les investigateurs de la RCCS attitrés ont réalisé une enquête de ligne de base
entre février 2005 et juin 2006, et deux enquêtes de suivi entre août 2006,
avril 2008, juin 2008 et décembre 2009. Nos critères principaux étaient l’auto-évaluation
des expériences vécues avec perpétration
d’événements émotionnels, physiques et sexuels (IPV) survenus au cours de l’année
précédente, et les diagnostics de laboratoire de l’incidence du VIH sur la
population à l’étude. Nous avons utilisé la régression de Poisson pour l’analyse
multi variée de l’estimation le risque ajusté de prévalence (aPRR) de VCs, ainsi que les taux ajustés
(aIRR) d’infection par le VIH. (…).
Entre le 15 février 2005 et
le 30 juin 2006, nous avons recruté 11 448 sujets âgés de 15 à 49 ans. 5 337
sujets (dans quatre regroupements de groupes d’intervention) ont été intégrés
au groupe SHARE + services VIH. En comparaison des groupes de contrôle, les
sujets des groupes d’intervention SHARE ont rapporté moins d’auto-évaluations IPV au
cours de l’année précédente (346 [16%] sur 2127 répondants dans les groupes de
contrôle versus 217 [12%] sur 1812
répondants dans les groupes d’intervention ; aPRR 0.79, Intervalle de
Confiance [IC] 95% 0.67-0.92) et d’IPV sexuel (261 [13%] sur 2038 versus 167 [10%] sur 1737 ; 080,
0.67-0.97). L’incidence de l’IPV émotionnel n’a pas différé (409 [20%] sur 2039
versus 311 [18%] sur 1737 ; 0.91, 0.79-1.04). SHARE n’a pas eu d’effet sur
les perpétrations IPV rapportés par les sujets de sexe masculin. Au suivi 2
(après 35 mois) l’intervention était associée à une réduction de l’incidence du
VIH (1.15 cas pour 100 personnes – années chez les sujets contrôle versus 0.87 cas pour 100 personnes –
années dans les groupes d’intervention ; aIRR 0.67, IC 95% 0.46-0.97, p=0.0362).
SHARE pourrait permettre la
diminution de certaines formes d’IPV envers les femmes, ainsi que l’incidence
globale du VIH, vraisemblablement par la diminution des rapports sexuels sous la
contrainte et une meilleure révélation des résultats de dépistage du VIH. Les
résultats de cette étude pourraient orienter de nouveaux travaux dans le
domaine de la prévention du VIH, le traitement, les soins de manière générale ; ainsi, l’approche écologique de la démarche
SHARE pourrait être adoptée, au moins en partie, et se voir attribuer le label
de « traitement standard » applicable à d’autres programmes VIH en
Afrique Sub – Saharienne. Dr Jennifer A Wagman PhD et al, dans The Lancet
Global Health, publication en ligne en avant – première, 28 novembre 2014
Financement : Bill & Melinda Gates Foundation, US National
Institutes of Health, WHO, President's Emergency Plan for AIDS Relief, Fogarty
International Center.
Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ
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