Source iconographique et légendaire: http://fr.wikipedia.org/wiki/Ankylostomose#mediaviewer/File:Hookworm_LifeCycle(French_version).GIF |
Il existe un intérêt croissant en matière de cartographie des risques
prédictifs en matière de « maladies tropicales négligées (MTN)», plus
particulièrement pour ce qui est de l’évaluation de la chimiothérapie
préventive, de la surveillance et des efforts d’éradication à appliquer. Les helminthes transmis par le
sol (ankylostome, Ascaris lumbricoides,
et Trichuris trichiuria) sont les
MTNs les plus répandues, toutefois, les analyses de répartition géographique de
ces affections sont rares. Notre but était de prédire la distribution spatiale
et temporelle des infections par les helminthes transmises par le sol, incluant
le nombre de personnes infectées et les traitements nécessaires en Afrique
sub-saharienne.
Nous avons effectué des recherches systématiques dans les bases de données
PubMed, Web of Knowledge, et le African Journal Online depuis sa création juqu’au
31 décembre 2013, sans distinction linguistique, pour y identifier les enquêtes
géoréférencées. Nous avons extrait des données à partir d’enquêtes à domicile
sur les provenances des eaux de boisson, les sanitaires, et le niveau d’études
des femmes. Des modèles statistiques bayésiens ont été utilisés afin d’ordonner
les données dans l’espace et estimer le risque d’ankylostome, d’A lumbricoides
et de T trichiuria à partir d’une grille de 1 million de pixels et d’une
résolution spatiale de 5 km x 5 km. Nous avons calculé les besoins en
traitements contre les helminthes sur la base des directives de l’OMS
(traitement de tous les enfants d’âge scolaire une fois par an si la prévalence
dans cette population se situe entre 20% et 50% ou deux fois par an si la
prévalence est supérieure à 50%).
Nous avons identifié 459 rapports d’enquête pertinents référençant 6 040
localisations discrètes. Nous avons estimé la prévalence de l’ankylostome, d’A
lumbricoides, et T trichiuria chez les enfants d’âge scolaire à partir de l’an
2000 à 16.5%, 6.6% et 4.4%. Ces estimations sont de 52% à 74% plus basses que
celles des enquêtes effectuées avant 2000, et ont rejoint les valeurs relevées
dans toutes les communautés de populations. Nous avons estimé à 123 millions le
nombre de doses de traitement contre les helminthes nécessaires par an.
Les schémas de transmission des infections par les helminthes en Afrique
sub-saharienne ont changé, et la prévalence de cette infection à diminué en ce
début de millénaire, probablement dû au développement socioéconomique et au
développement de programmes de vermifugation à grande échelle. La stratégie
globale de contrôle devrait être réévaluée, en mettant l’accent chez les
adultes, dans l’optique d’une éradication au niveau local. Dimitrios-Alexios
Karagiannis-Voules MSc et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication
en ligne en avant-première, 3 décembre 2014
Financement : Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique,
Conseil Européen pour la Recherche
Source : The Lancet Online /
Traduction et adaptation : NZ
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