L’inhibiteur de la poly
(ADP-ribose) polymérase (PARP) olaparib a montré une activité antitumorale chez
des patients atteints de cancer séreux de l’ovaire de haut grade récidivant
sensible au platine, porteurs ou non porteurs des mutations BRCA1 ou BRCA2. Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité et la
tolérance à l’olaparib en combinaison avec la chimiothérapie, suivi par un maintien
sous olaparib en monothérapie versus chimiothérapie seule, chez des patients
atteints de cancer séreux de l’ovaire de haut grade récidivant sensible au
platine.
Dans cette étude de phase 2,
randomisée et ouverte, des patients adultes atteints de cancer séreux de l’ovaire
de haut grade récidivant sensible au platine, qui avaient reçu jusqu’à trois
cycles de chimiothérapie à base de platine et dont la maladie n’avait pas
progressé depuis au moins 6 mois avant la randomisation ont reçu soit olaparib
(capsule de 200 mg deux fois par jour, administrée per os aux jours 1-10 de
chaque cycle de 21 jours) + paclitaxel (175 mg/m2, administré par
voie intraveineuse au jour 1) et carboplatine
(aire sous la courbe -AUC- 4 mg/ml par min, selon la formule de Calvert,
administré par voie intraveineuse au jour 1), puis olaparib en monothérapie
(capsule de 400 mg deux fois par jour, administrée en continu) jusqu’à
progression (groupe olaparib + chimiothérapie), ou paclitaxel (175 mg/m2
au jour 1) et carboplatine (AUC 6 mg / ml par min au jour 1) sans autre
traitement supplémentaire par la suite (groupe chimiothérapie seule).
La randomisation a été
effectuée à l’aide d’un système vocal interactif, stratifiée en fonction du
nombre de traitements à base de platine reçus et de la période de temps écoulée
jusqu’à progression de la maladie à la suite du précédent traitement à base de
platine reçu. Le critère principal d’évaluation était la survie sans
progression de la maladie selon les Critères d’Evaluation de la Réponse des
Tumeurs Solides version 1.1, analysée par intention de traiter. Les analyses
exploratoires préspécifiée incluaient l’efficacité des traitements en fonction
du statut de mutation BRCA, évalué rétrospectivement. (…).
Entre le 12 février et le
30 juillet 2010, 173 patients répertoriés dans 43 sites d’investigation situés
dans 12 pays ont été recrutés dans cette étude, dont 162 ont été déclarés
éligibles et répartis de manière aléatoire dans les deux groupes de traitements
(81 au groupe olaparib + chimiothérapie et 75 au groupe chimiothérapie seule).
De ces patients randomisés, 156 ont été traités au cours de la phase dite de
combinaison (81 dans le groupe olaparib + chimiothérapie et 55 dans le groupe
chimiothérapie seule), 121 ont poursuivi en traitement de maintien ou mis en
phase sans traitement supplémentaire (66 dans groupe olaparib +
chimiothérapie et 75 dans le groupe chimiothérapie seule).
Le statut de mutation BRCA était connu chez 107 patients (soit
à la ligne de base, ou déterminé rétrospectivement) : 41 (38%) sur 107
étaient porteurs d’une mutation BRCA
(20 dans le groupe olaparib + chimiothérapie et 21 dans le groupe
chimiothérapie seule). La survie sans progression de la maladie était
significativement plus élevée dans le groupe olaparib + chimiothérapie (durée
médiane de survie sans progression : 12.2 mois [Intervalle de Confiance -IC-
95% 9.7-15.0]) que dans le groupe chimiothérapie seule (9.6 mois [IC 95%
9.1-9.7) (HR 0.51 [IC 95% 0.34-0.77] ; p=0.0012), spécialement chez les patients porteurs de mutations BRCA (HR 0.21 [0.08-0.55] ; p=0.0015).
Dans la phase de
combinaison, les événements indésirables qui étaient rapportés à une fréquence
d’au moins 10% supérieure sous olaparib + chimiothérapie que sous
chimiothérapie seule étaient alopécie (…), nausée (…), neutropénie (…), diarrhée
(…), maux de tête (…), neuropathie périphérique (…) et dyspesie ; la
plupart d’entre eux étaient d’intensité faible à modérée. Les événements
indésirables de grade 3 ou plus notés pendant la phase de combinaison étaient
neutropénie (…) et anémie (…). Des événements indésirables graves ont été
rapportés chez 12 (15%) des 81 patients du groupe olaparib +
chimiothérapie et 16 des 75 (21%)
patients du groupe chimiothérapie seule.
Olaparib + paclitaxel ou
carboplatine, suivis d’une monothérapie de maintien, ont amélioré de manière
significative la survie sans progression de la maladie versus paclitaxel +
carboplatine seuls, le meilleur bénéfice étant observé chez les patients
porteurs de mutations BRCA, avec un
profil de tolérance aux produits gérable. Prof Amit M Oza FRCP et al, dans The Lancet Oncology,
publication en ligne en avant – première, 4 décembre 2014
Financement :
AstraZeneca
Source : The Lancet Oncology / Traduction et adaptation : NZ
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