Carcinome bien différencié, cancer canalaire invasif (x250) Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/dossiers-d-information/cancer-du-sein |
Depuis l’introduction de la thérapie conservatrice du sein, des doses
variées de radiation après lumpectomie ont été appliquées. Dans un essai de
phase 3 randomisé contrôlé, nous avons étudié les effets d’une radiothérapie
renforcée de 16 Gy sur la survie globale, le contrôle local, et la fibrose chez
des patientes atteintes de cancer du sein de stade I ou II ayant subi une
chirurgie conservatrice du sein en comparaison de patientes n’ayant pas reçu de
radiothérapie renforcée. Ici, nous présentons les résultats du suivi sur 20
années.
Des patientes, ayant subi une résection microscopique complète pour une
maladie invasive, suivi d’une radiothérapie du sein entier de 50 Gy en 5
semaines ont été répartis par groupes (1:1) à l’aide d’un algorithme de randomisation
par minimisation centralisée pour administration (groupe avec radiothérapie
renforcée) ou non-administration (groupe sans radiothérapie renforcée) d’une
dose de radiothérapie renforcée de 16 Gy, avec stratification par âge, statut ménopausal,
présence d’un carcinome canalaire in situ grave, stade clinique de la tumeur,
état nodal, et institution d’origine. À la fois les patientes et les
investigateurs avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal
d’évaluation était la survie globale sur population en intention de traiter. (…).
Entre le 24 mai 1989 et le 25 juin 1987, 2657 patientes ont été assignées
de manière aléatoire à la non-administration d’un traitement de radiothérapie
renforcée et 2661 patientes pour administration d'un traitement de radiothérapie renforcée.
La durée médiane de suivi était de 17.2 ans (Intervalle Interquartile -IQR-
13.0 – 19.0). La survie sur 20 ans était de 59.7% (Intervalle de Confiance -IC-
99% 56.3-63.0) dans le groupe radiothérapie renforcée versus 61.1% (57.6-64.3)
dans le groupe sans radiothérapie renforcée, hazard ratio (HR) 1.05 (IC 99%
0.92 – 1.19, p=0.323). Les échecs de
thérapeutiques étaient le plus fréquemment représentés par des récidives de
tumeurs ipsilatérales chez 354 patientes (13%) dans le groupe sans
radiothérapie renforcée versus 237 patientes (9%) dans le groupe avec radiothérapie
renforcée, HR 0.65 (IC 99% 0.52-0.81, p<0.0001).
L’incidence cumulée sur 20 ans de récidive de tumeur ipsilatérale du sein était
de 16.4% (IC 99% 14.1-18.8) dans le groupe sans radiothérapie renforcée versus
12.0% (9.8-14.4) dans le groupe avec radiothérapie renforcée. Les mastectomies
comme premier traitement de rattrapage pour récidive de tumeur ipsilatérale du
sein est survenue chez 279 (79%) des 354 patientes du groupe sans radiothérapie
renforcée versus 178 (75%) sur 237 patientes du groupe radiothérapie renforcée.
L’incidence cumulée de fibrose sur 20 ans de suivi était de 1.8% (IC 99% 1.1 –
2.5) dans le groupe sans radiothérapie renforcée versus 5.2% dans le groupe
avec radiothérapie renforcée (p<0.0001).
Une radiothérapie renforcée en supplément d’un traitement de radiothérapie
du sein entier n’a pas eu d’effet sur la survie globale à long terme ;
mais peut améliorer le contrôle local avec le meilleur bénéfice absolu obtenu
chez les patientes jeunes, bien que le risque de fibrose modérée à sévère en
soit augmenté. La dose de radiation supplémentaire devrait être évitée chez les
patientes d’âge supérieur à 60 ans. Dr Harry Bartelink MD et al, dans The
Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 9 décembre 2014
Financement : Fonds Cancer, Belgique
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