Adénocarcinome bronchique. (...) Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/espace-journalistes/un-biomarqueur-pronostic-de-l-evolution-du-cancer-du-poumon |
Notre but était d’étudier l’effet de l’afatinib sur les données de survie
de patients atteints d’adénocarcinome pulmonaire positif pour les mutations de
l’EFGR à l’aide d’une analyse de données extraites de deux essais de phase 3,
ouverts et randomisés.
Des patients non préalablement traités, atteints d’un adénocarcinome
pulmonaire de stade IIIB ou IV positif pour les mutations de l’EGFR, ont été
recrutés sur les essais LUX-Lung 3 (n=345) et LUX-Lung 6 (n=364). Ces patients
ont été répartis de manière aléatoire selon un ratio 2:1 pour recevoir soit
afatinib, soit la chimiothérapie (pemetrexed-cisplatine [LUX-Lung 3] ou
gemcitabine-cisplatine [LUX-Lung 6]), stratifiés en fonction de la mutation
EGRF présente (délétion de l’exon 19 [del19], Leu858Arg, ou autre), et leur
origine ethnique (LUX-Lung 3 uniquement). Nous avons planifié les analyses sur
données complètes de survie globale sur population en intention de traiter
après 209 décès (LUX-Lung 3) et 237 décès (LUX-Lung 6) respectivement. (…).
La durée médiane de suivi de l’essai LUX-Lung 3 était de 41 mois
(Intervalle Interquartile [IQR] 35-44]) ; 213 (62%) patients sur 345 sont
décédés.
La durée médiane de suivi de l’essai LUX-Lung 6 était de 33 mois (IQR
31-37) ; 246 (68%) patients sur 364 sont décédés.
Dans l’essai LUX-Lung 3, la durée médiane de survie était de 28.2 mois (Intervalle
de Confiance [IC] 95% 24.6-33.6) dans le groupe afatinib et de 28.2 mois
(20.7-33.2) dans le groupe pemetrexed-cisplatine (Hazard Ratio [HR] 0.88, IC
95% 0.66-1.17, p=0.39).
Dans l’essai LUX-Lung 6, la durée médiane de survie était de 23.1 mois (IC
95% 20.4-27.3) dans le groupe afatinib et de 23.5 mois (18.0-25.6) dans le
groupe gemcitabine-cisplatine (HR 0.72-1.22, p=0.31).
Cependant, les analyses préplanifiées ont montré que la survie globale était
significativement plus longue chez les patients porteurs de tumeurs
del19-positives dans le groupe afatinib que dans le groupe chimiothérapie, dans
les deux essais : dans l’essai LUX-Lung 3, la durée médiane de survie
globale était de 33.3 mois (IC 95% 26.8-41.5) dans le groupe afatinib versus 21.1 mois (16.3-30.7) dans le
groupe chimiothérapie (HR 0.54, IC 95% 0.36-0.79, p=0.0015) ; dans l’essai LUX-Lung 6, cette durée était de 31.4
mois (IC 95% 24.2-35.3) versus 18.4
mois (14.6-25.6), respectivement (HR 0.64, IC 95% 0.44-0.94, p=0.023).
En revanche, il n’a pas été
noté de différence significative par groupe de traitements chez les patients
porteurs de tumeurs EFGR
Leu858Arg-positives ni dans le premier, ni dans le deuxième essai : dans l’essai
LUX-Lung 3, la durée médiane de survie globale était de 27.6 mois (19.8-41.7)
dans le groupe afatinib versus 40.3
mois (24.3-non estimable) dans le groupe chimiothérapie (HR 1.30, IC 95%
0.80-2.11, p=0.29) ; dans l’essai
LUX-Lung 6, elle était de 19.6 mois (IC 95% 17.0-22.1) versus 24.3 mois (19.0-27.0),
respectivement (HR 1.22, IC 95% 0.81-1.83, p=0.34).
Dans les deux essais, les événements indésirables de grade 3-4 liés à
afatinib les plus fréquents étaient éruption cutanée ou acné (37 [16%] patients
sur 229 dans l’essai LUX-Lung 3 et 35 [15%] patients sur 239 dans l’essai
LUX-Lung 6), diarrhée (33 [14%] et 13 [5%]), périonyxis (26 [11%] dans l’essai
Lux-Lung 3 seulement), et stomatite ou mucosite (13 [5%] dans l’essai LUX-Lung
6 seulement).
Dans l’essai LUX-Lung 3, neutropénie (20 [18%] patients sur 111) ;
fatigue (14 [13%]) et leucopénie (neuf [8%]) étaient les événements
indésirables de grade 3-4 liés à la chimiothérapie les plus fréquents, alors
que dans l’essai LUX-Lung 6, les événements indésirables de grade 3-4 liés à la
chimiothérapie les plus fréquents étaient neutropénie (30 [27%] patients sur
113), vomissement (22 [19%]), et leucopénie (17 [15%]).
Bien que l’afatinib n’ait pas produit d’amélioration de la survie globale
sur l’ensemble de la population de patients, la survie globale était améliorée
avec le médicament destiné aux patients porteurs de mutations EGFR del19. L’absence
d’un effet chez les patients porteurs de mutations EGFR Leu858Arg suggère que
la pathologie EGFR del19-positive pourrait être distincte de la pathologie Leu858Arg-positive
et que lesdits sous-groupes devraient faire l’objet d’analyses distinctes lors
de futurs essais. Prof James Chih-Hsin Yang MD et al, dans The Lancet Oncology,
publication en ligne en avant – première, 11 janvier 2015
Financement : Boehringer Ingelheim
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