Source iconographique: http://www.lesechos.fr/03/05/2012/LesEchos/21178-041-ECH_la-denervation-renale-pour-lutter-contre-l-hypertension.htm |
Il n'a été rapporté, jusqu’à présent, que de conflictuels résultats concernant
les effets antihypertenseurs de la dénervation de rénale par cathétérisme des
artères rénales. Nous avons comparé l’efficacité d’abaissement de la tension
artérielle et l’innocuité de la dénervation rénale par radiofréquences, additionnée
à un traitement antihypertenseur administré de manière échelonnée versus
ce même traitement seul – c.à.d sans dénervation rénale par
radiofréquences – chez des patients atteints d’hypertension résistante.
La dénervation rénale pour traitement de l’hypertension (DENERHTN) était un
essai prospectif, effectué en ouvert, randomisé et contrôlé avec évaluation de
critère à l’insu chez des patients atteints d’hypertension résistante, effectué dans 15 centres de soins tertiaires spécialisés dans la prise en charge de l’hypertension,
situés en France. Les patients éligibles, âgés de 18 à 75 ans ont reçu [indapamide
1.5 mg, ramipril 10 mg (ou irbesartan 300 mg), et amlodipine 10 mg] tous les
jours pendant 4 semaines, afin de confirmer leur résistance aux traitementx par
monitorage en ambulatoire de leur tension artérielle avant randomisation.
Les patients ont ensuite été répartis de manière aléatoire (1:1) pour
recevoir soit une dénervation rénale + un régime médicamenteux SSAHT (groupe
dénervation rénale) ou le même régime médicamenteux SSAHT seul (groupe de contrôle). La séquence de randomisation
était générée par ordinateur, et stratifiée par centres. Pour ce qui est du
régime médicamenteux SSAHT, après randomisation, sprironolactone 25 mg par
jour, bisoprodol 10 mg par jour, prazosin 5 mg par jour, et rilmenidine 1 mg
par jour ont été additionnés de manière séquentielle à partir du mois 2 jusqu’au
mois 5 dans les deux groupes si la tension artérielle était supérieure ou égale
à 135/85 mm Hg. Le critère principal d’évaluation était le changement de
pression artérielle systolique diurne de la ligne de base à 6 mois, mesuré par
monitorage de la pression artérielle effectué en ambulatoire. Le changement
moyen de la pression artérielle systolique diurne ambulatoire était de -15.8 mm
Hg (Intervalle de Confiance [IC] 95% de -19.7 à -11.9) dans le groupe
dénervation rénale et de -9.9 mm Hg (de -13.6 à -6.2) dans le groupe recevant
SSAHT seul, avec une différence ajustée à la ligne de base de -5.9 mm Hg (-11.3
à -0.5 ; p=0.0329). Le nombre de
médicaments antihypertenseurs utilisés et l’adhésion aux traitements
médicamenteux à 6 mois était similaire dans les deux groupes. Trois événements
indésirables mineurs liés à la dénervation ont été notés (douleur lombaire chez
deux patients et un hématome de l'aine modéré chez un patient). Une diminution modérée et
similaire en taux estimé de filtration glomérulaire à partir de la ligne de
base à 6 mois a été observée dans les deux groupes.
Chez des patients présentant une hypertension résistante bien définie, la
dénervation rénale + traitement SSAHT diminue la pression artérielle mesurée en
ambulatoire de manière significativement plus importante que le traitement
SSAHT seul. Cet effet antihypertenseur additionnel pourrait contribuer à une
réduction de la morbidité cardiovasculaire s’il se maintient à long terme après
dénervation rénale. Prof Michel Azizi MD et al, dans The Lancet, publication en
ligne en avant – première, 25 janvier 2015
Financement : Ministère de la Santé, France
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire