Chez les patients atteints d’asthme sévère, le tiotropium améliore la
fonction pulmonaire et le risque d’exacerbation quand il est administré comme
traitement d’appoint additionné aux corticostéroïdes à haute dose inhalés et aux agonistes
β2 à action
prolongée. Notre but était d’évaluer l’innocuité et l’efficacité du tiotropium
chez des patients atteints d’asthme modéré, symptomatiques malgré un traitement
à base de corticostéroïdes inhalés à dose moyenne.
Nous avons effectué deux études répétées de 24 semaines, randomisées, en
double – aveugle, contrôlées par placebo, sur groupes parallèles avec
comparateur actif dans 233 sites situés dans 14 pays. Les patients éligibles
étaient âgés de 18 ans à 75 ans, atteints d’asthme symptomatique, montrant un
volume expiratoire forcé en 1 sec (FEV1) de 60-90% de celui prédit
malgré la prise de corticostéroïdes inhalés à dose moyenne, et qui n’avaient
jamais fumé ou qui étaient anciens fumeurs depuis au moins une année avec un
historique de tabagisme de 10 paquets-années ou moins. Les patients ont été
répartis de manière aléatoire (1:1:1:1) à l’aide d’une séquence pseudo-randomisée
générée par ordinateur, pour recevoir le tiotropium 5 µg ou 2.5 µg une
fois par jour, le salmeterol 50 µg deux fois par jour, ou le placebo ;
tout en poursuivant le traitement aux corticostéroïdes initialement prescrit. Ni les
patients, ni les investigateurs de l’étude n’avaient accès au tableau de randomisation.
Les critères principaux conjoints d’évaluation, définis à l’avance et évalués à
24 semaines de l’ensemble d’analyse
intégral comprenaient la réponse maximale FEV1 mesurée dans les 3
premières heures après la prise de médicament du soir, ainsi que le taux de
réponse de la part des patients selon le questionnaire en sept questions de l’Asthma
Control Questionnaire (ACQ-7). (…).
Entre le 24 août 2010 et le 13 novembre 2012, nous avons assigné 2 103
patients au groupe tiotropium 5 µg (n=519), au groupe tiotropium 2.5 µg
(n=520), au groupe salmeterol (n=541), et au groupe placebo (n=523) ; 1 972
(94%) patients ont participé à l’étude jusqu’à son terme. Les réponses FEV1
en aigu et au long cours étaient significativement plus importantes sous
tiotropium et salmeterol que sous placebo et étaient similaires dans les deux
études. Dans l’analyse des données mutualisées, la différence en FEV1
versus placebo « en aigu »
était de 185 mL (Intervalle de Confiance [IC] 95% 146-223) dans le groupe
tiotropium 5 µg, de 223 mL (185-262) dans le groupe tiotropium
2.5 µg, et de 185 mL (158-234) dans le groupe salmetrol (différence significative
: p<0.0001 pour tous) ; la différence en FEV1 « au long cours » était de 146 mL (IC
95% 105-188), de 180 mL (138-221), et de 114 mL (73-155 ; p<0.0001 pour tous), respectivement.
Il y a eu un taux de répondants au questionnaire ACQ-7 dans le groupe
tiotropium 5 µg (Odds Ratio [OR] 1.32, IC 95% 1.02-1.71 ; p=0.035) et 2.5 µg (1.33, 1.03-1.72 ;
p=0.031), et dans le groupe
salmeterol (1.46, 1.13-1.89 ; p=0.0039),
que dans le groupe placebo. 48 (2%) des 2 100 patients ont présenté des
événements indésirables graves (tiotropium 5 µg n=11, tiotropium 2.5 µg
n=12, salmetrol n=11, placebo n=14).
Le tiotropium comme traitement d’appoint additionné aux corticostéroïdes
réduit l’obstruction des voies respiratoires et améliore le contrôle de l’asthme
chez les patients atteints d’asthme symptomatique modéré. Les schémas de réponse
aux deux doses de tiotropium étaient similaires à ceux obtenus sous salmeterol,
et tous les médicaments actifs ont montré une bonne innocuité et une bonne
tolérance. Le tiotropium se révèle être un bronchondilatateur sûr et efficace, et une
alternative au salmeterol dans cette population de patients. Prof Huib A M
Kerstjens, MD et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne
en avant – première, 11 février 2015
Financement : Boehringer Ingelheim
Source : The
Lancet Online / Traduction et
adaptation : NZ
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