L'hépatite C se transmet par voie sanguine. Source iconographique et légendaire: http://www.lemonde.fr/sante/article/2014/01/14/de-nouveaux-medicaments-pour-guerir-l-hepatite-c_4347504_1651302.html |
Le virus de l’hépatite C (HCV) de génotype 4 compte pour environ 13% des
infections HCV. Du fait que les traitements à base d’interféron pour les
infections de génotype 4 montrent une faible efficacité et une mauvaise
tolérance, il subsiste des besoins insatisfaits en matière de traitements per
os efficaces. Nous avons étudié l’efficacité et la sécurité d’un traitement
sans interféron avec le ombitasvir, un inhibiteur NS5A, et le paritaprevir, un
inhibiteur NS3/4A des protéases dosé avec le ritonavir (ombitasvir plus
paritaprevir plus ritonavir), administré avec ou sans ribavirine.
Dans cette étude multicentrique de combinaison ouverte de phase 2b,
randomisée et toujours en cours (PEARL-1), des patients hospitalisés en
institution universitaire publique ou hôpitaux/cliniques privés en France,
Hongrie, Italie, Pologne, Roumanie, Espagne, Turquie et aux États-Unis ont été recrutés.
Des participants éligibles, âgés de 18-70 ans, étaient atteints d’infection HCV
non cirrhotique chronique de génotype 4 (notée au minimum 6 mois avant le
dépistage pour recrutement dans l’étude) avec des niveaux d’ARN HCV plus élevés
que 10 000 IU/mL. Des patients naïfs de traitement étaient répartis de
manière aléatoire (1:1) à l’aide d’une séquence de randomisation générée par
ordinateur, pour recevoir ombitasvir (25 mg) plus paritaprevir (150 mg) plus
ritonavir (100 mg) avec ou sans ribavirine en fonction du poids corporel pendant
12 semaines. Tous les patients préalablement traités (patients ayant reçu de
multiples traitements au préalable) qui avaient reçu du PEG-interféron plus
ribavirine, se sont vus administrer un traitement comprenant de la ribavirine. Le
critère principal d’évaluation était la mesure d’une réponse virologique
soutenue (RVS), à savoir un titre de d’ARN HCV < 25 IU/mL) 12 semaines après
la fin du traitement (SVR12). L’analyse de l’étude a été effectuée
sur population en intention de traiter. (…).
Entre le 14 août 2012 et le 19 novembre 2013, 467 patients atteints d’infection
HCV ont été dépistés, dont 174 se sont révélés atteints du génotype 4. 135
patients ont été répartis de manière aléatoire aux traitements et ont reçu au
moins une dose de médicament à l’étude ; 44 des 86 patients qui se sont
présentés naïfs de traitement ont reçu ombitasvir plus paritaprevir plus
ritonavir et 42 des 86 ont reçu ombitasvir plus paritaprevir plus ritonavir
avec ribavirine ; 49 patients ayant reçu de multiples traitements au
préalable ont tous reçu le traitement contenant de la ribavirine. Chez les patients
naïfs de traitements préalables, les taux SVR12 étaient de 100%
(42/42 [Intervalle de Confiance -IC- 95% 91.6-100]) chez ceux recevant le
traitement comprenant de la ribavirine et de 90.9% (40/44 [IC 95% 78.3-97.5])
chez ceux recevant le traitement ne contenant pas de ribavirine. Aucune
différence significative en taux SVR12 n’a été notée entre les
groupes naïfs de traitements préalables (différence moyenne -9.16% [IC 95% de -19.61
à 1.29] ; p=0.086). Tous les
patients ayant reçu de multiples traitements au préalable ont atteint SVR12
(49/49 ; 100% [95% 92.7-100]). Dans le groupe sans ribavirine, deux (5%)
patients sur 42 ont présenté une récidive virale, et un (2%) sur 44 a présenté
une percée virale ; aucun échec de traitement sur le plan virologique n’a
été enregistré dans le groupe de patients recevant de la ribavirine.
Les événements indésirables les plus fréquemment rencontrés étaient
migraine (14 [29%] sur les 49 patients ayant reçu de multiples traitements au
préalable et 14 [33%] sur les 42 patients naïfs de traitements préalables).
Aucun événement indésirable de sortie d’étude ou d’interruption de traitement,
ribavirine incluse, n’ont été notés ; et seulement quatre (4%) patients sur
les 91recevant la ribavirine ont nécessité une modification de dose, du fait d’une
hémoglobine inférieure à 100 g/L ou anémie.
Un régime de traitement comprenant ombitasvir plus paritaprevir plus
ritonavir avec ou sans ribavirine a permis l’atteinte d’une réponse virologique
soutenue à 12 semaines après la fin du traitement, et était généralement bien
toléré, avec de faibles taux d’anémie et d’interruption de traitement
chez des patients non cirrhotiques atteints d’infection HCV de génotype 4, ayant
reçu ou non de multiples traitements au préalable. Dr Prof Christophe Hézode
MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 30 mars
2015
Financement : AbbVie.
Source : The
Lancet Online / Traduction et
adaptation : NZ
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