Le chikungunya est une maladie émergente due à des arthropodes qui s’est
propagée à partir des zones endémiques tropicales à des zones plus tempérées
des États – Unis ou d’Europe. Cependant,
aucun traitement spécifique ou mesure préventive n’est encore disponible. Notre
but était de poursuivre des investigations sur l’immunogénécité et l’innocuité
d’un vaccin contre le virus du chikungunya élaboré à partir du virus de la
variole recombinant.
Nous avons effectué une étude monocentrique
de phase 1 à dose croissante contrôlée par placebo, avec comparateur actif en
double – aveugle, à Vienne (Autriche). Des sujets, hommes et femmes, âgés de 18
ans à 45 ans exempts de comorbidités ont été répartis de manière aléatoire en
blocs de 14, par randomisation avec séquence générée par ordinateur, pour
recevoir {l’une des trois doses croissantes
du candidat-vaccin élaboré à partir du virus de la rougeole (faible dose [valeur
médiane de 1.5 x 104 doses infectieuses issues de milieu de culture
tissulaire (TCID50) pour 0.05 mL], dose moyenne [7.5 x 104
TCID50 pour 0.25 mL], ou dose élevée [3.0 x 105 TCID50
pour 1.0 mL])} ou {le comparateur actif
– Priorix}. Les participants ont ensuite été soumis à une randomisation par
blocs supplémentaire pour recevoir une injection de rappel soit au jour 28 soit
au jour 90 après la première vaccination. Ni les participants, ni les
investigateurs n’avaient accès aux tableaux de randomisation. Le critère
principal de l’étude était la possible détection d’anticorps anti-chikungunya
au jour 28, évalué par la diminution de 50% de la plaque au test de
neutralisation. L’analyse de l’étude a été effectuée sur population en
intention de traiter et per protocole. (…).
Entre le 22 novembre 2013 et le 25 février 2014, nous avons réparti de
manière aléatoire 42 participants pour recevoir la faible dose (n=12), la dose
moyenne (n=12), ou la dose élevée (n=12) du candidat-vaccin élaboré à partir du
virus de la rougeole, ou Priorix (n=6), dont 36 (86% ; n=9, n=12, n=10,
n=5, respectivement) ont été inclus dans la population per protocole. Le candidat-vaccin
a induit des anticorps neutralisants à toutes les doses après une immunisation,
avec des taux de séroconversion de 44% (n=4) dans le groupe à faible dose, 92%
(n=11) dans le groupe à dose moyenne, et 90% (n=12) dans le groupe à dose
élevée. L’immunogénécité du candidat-vaccin n’était pas affectée par une
immunité anti-rougeole pré-existante.
La seconde vaccination a eu pour résultat 100% de séroconversion chez tous
les participants des groupes recevant le vaccin candidat. Le candidat-vaccin a
présenté un profil global d’innocuité acceptable, et le taux d’évènements
indésirables était en augmentation en fonction de la dose vaccinale et du
volume injecté. Aucun événement indésirable grave relié à la vaccination n’a
été relevé.
Le vaccin contre le virus du chikungunya élaboré avec le virus de la
rougeole recombinant a montré une bonne immunogénécité, même en présence d’une
immunité anti-vecteur, s’est révélé sûr, et a produit un profil de tolérance
acceptable d’une manière générale. Ce vaccin est le premier vaccin candidat
prometteur élaboré à partir du virus contre de la rougeole, à l’usage chez les
humains. Katrin Ramsauer, PhD dans The Lancet Infectious Diseases, publication
en ligne en avant-première, 1er
mars 2015
Financement : Themis Bioscience GmBH
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