Il n’existe pas, à notre connaissance, d’études contrôlées mesurant les
effets à long terme d’une thérapie de remplacement de l'hormone de croissance sur le risque de fracture
chez des patients adultes présentant une déficience en hormone de croissance.
Nous avons étudié l’effet d’un traitement à l’hormone de croissance sur les
risques de fracture chez des patients présentant une déficience en hormone de
croissance, à partir de données extraites de la base de données de surveillance
internationale de la Hypopituitary Control and Complications Study* (HypoCCS).
Dans cette étude prospective de cohorte, des patients atteints de
déficience en hormone de croissance ont été analysés à partir de données
extraites de la base HypoCCS d’adultes atteints d’hypopituitarisme aux États –
Unis, Canada, Japon, et 14 pays européens. Un patient donné était éligible à
condition d’être âgé de 18 ans ou plus ; de s’être vu poser un diagnostic
de déficience en hormone de croissance simple ou de déficience hormonale multiple,
clairement identifié par un historique clinique correspondant et des tests biochimiques. Les patients ont
été suivis sur une période moyenne de 4.6 années (Déviation Standard [DS] 3.8).
L’effet du traitement à l’hormone de croissance sur le risque de fracture était
évalué à l’aide d’un modèle à risque proportionnels de Cox, ajusté en fonction
de facteurs potentiels de confusion.
Entre le 3 janvier 1996 et le 15 décembre 2012, nous avons recruté 10 673
patients pour cette étude. 1 032 patients en ont été exclus de cette
population du fait de données incomplètes, 9 641 patients ont donc été
retenus pour l’analyse de cohorte. De ces patients, 8 374 patients ont
reçu de l’hormone de croissance, et 1 267 n’en ont pas reçu. L’incidence
de fracture [exprimée en événements par année] était plus basse chez les
patients recevant l’hormone de croissance que chez les patients n’en recevant
pas (taux d’incidence de fracture : 1.19% versus 1.91%, hazard ratio [HR] 0.69, Intervalle de Confiance [IC]
0.54-0.88). Cependant, aucune différence en risque de fracture n’était observée
entre les patients du sous-groupe ostéoporose préexistante, recevant ou ne
recevant pas d’hormone de croissance (n=826 ; 0.97, 0.48-1.95)
Nos résultats suggèrent que la thérapie de remplacement de l’hormone de
croissance pourrait protéger les patients atteints de déficience en hormone de
croissance contre les fractures, excepté chez ceux présentant une ostéoporose
concomitante. Le commencement d’une
thérapie à l’hormone de croissance avant le début d’une ostéoporose pourrait
être optimale pour la santé de l’os chez les patients adultes atteints de
déficience en hormone de croissance. Dr Daojun Mo, MD, et al, dans The Lancet
Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant – première, 12
avril 2015
Financement : Eli Lilly and Co.
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