Il est supposé que l'infection VIH active les processus de vieillissement. Source: http://vih.org/20090324/fragilite-et-vih/57153 |
La question de savoir si le risque élevé de pathologies liées à l’âge chez
les personnes atteintes d’infection VIH est due au vieillissement biologique ou
aux facteurs de risques associés au VIH comme l’activation immunitaire commune
et l’inflammation légère reste non élucidée. Nous avons étudié l’évolution dans
le temps normalisé selon l’âge et les risques relatifs de neuf pathologies
graves liées à l’âge dans le cadre d’une étude de cohorte nationale de
personnes infectées par le VIH et des cohortes de population générale.
Nous avons identifié toutes les personnes infectées par le VIH dans la l’Étude
de Cohorte VIH Danoise (Danish HIV Cohort Study dans le texte) qui avaient reçu des soins pour traitement d’infection
VIH au Danemark entre le 1er janvier 1995 et le 1er juin
2014. Les populations de contrôle étaient extraites du système de registre d’état
civil du Royaume du Danemark et appariés individuellement selon une proportion
de neuf à un par rapport aux personnes infectées par le VIH selon l’année de
naissance, le sexe, et la date d’inclusion dans l’étude. Les sujets étaient
inclus dans l’étude s’ils possédaient un Numéro Personnel d’Identification
Danois, s’ils étaient âgés de 16 ans ou plus, et s’ils étaient domiciliés au
Danemark au moment de l’inclusion dans l’étude. Les données utilisées pour
cette étude ont été obtenues du Registre National des Hôpitaux du Danemark et
du Registre National des Causes de Décès du Danemark et comprenaient maladies
cardiovasculaires (infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral),
cancers (d’origine virale, d’origine tabagique, et autre), troubles
neurocognitifs graves, insuffisance rénale chronique, insuffisance hépatique
chronique, et fracture ostéoporotique. Nous avons calculé les taux d’incidence
élevée ainsi que les taux d’incidence normalisés selon l’âge et ajusté les taux
d’incidence selon le temps écoulé depuis le diagnostic d’infection VIH, les
thérapies à haute activité antivirale (ART) initiées, et le calendrier civil.
Les analyses de régression étaient ajustées selon l’âge, le sexe, le calendrier
civil, et l’origine.
Nous avons identifié 5 897 sujets infectés par le VIH et 53 073 sujets
pour la population contrôle ; l’âge médian étant de 36.8 ans (Intervalle
interquartile [IQR] 30.6-44.4) ; 76% des sujets étaient de sexe masculin
dans les deux cohortes. La cohorte VIH a eu un suivi de 55 050 – 57 631
personnes – années et la population de contrôle un suivi de 638 204 – 659 237
personnes – années. En comparaison des populations de contrôle, les personnes
atteintes d’infection VIH présentaient un risque absolu et un risque relatif
très augmentés de toutes les maladies liées à l’âge, sauf les autres cancers.
Dans l’ensemble, le risque ajusté à l’âge et le risque relatif de maladies
cardiovasculaires, cancers, maladies neurocognitives sévères n’ont pas considérablement
augmenté avec le temps écoulé depuis le diagnostic d’infection VIH ou l’initiation
d’une ART. Sauf pour les insuffisances rénales chroniques, les risques ajustés
selon l’âge et les risques relatifs de maladies liées à l’âge n’ont pas
augmenté avec le calendrier civil.
Les maladies graves liées à l’âge sont d’une prévalence élevée chez les
patients atteints d’infection VIH ; ainsi, une attention continue et la
mise en œuvre de stratégies de réduction du risque sont nécessaires. Les
résultats de notre étude ne suggèrent pas qu’une accélération du vieillissement
soit un problème majeur chez les personnes atteintes d’infection VIH. Dr Line D
Rasmussen, PhD et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en
avant-première, 27 mai 2015
Financement: Preben og Anna Simonsens Fond, Novo Nordisk
Foundation, Danish AIDS Foundation, Augustinus
Foundation, and Odense University Hospitals Frie Fonds Midler.
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