Beaucoup de progrès ont été réalisés dans
le domaine de recherche sur le cancer de la prostate au cours de la dernière décennie. Il y a
maintenant une compréhension meilleure concernant la base génétique du cancer
de la prostate familial avec l’identification de mutations rares mais à haut
risque (par exemple BRCA2, HOXB13) et des allèles à faible risque mais
fréquents (il en a été identifié 77 à ce jour par des études d’associations
pangénomiques) ; pouvant conduire à terme à un dépistage ciblé des
patients à risque. Cela est particulièrement important du fait que le dépistage
du cancer de la prostate ; effectué jusqu’à présent sur la base de la
mesure de l’antigène spécifique de la prostate (PSA) demeure controversé, du
fait des taux élevés de surdiagnostic et de biopsies de prostate inutiles,
malgré les évidences montrant que cette démarche diminue la mortalité.
La
classification du cancer de la prostate en sous-types moléculaires distincts,
incluant les mutations s’excluant mutuellement ETS positive pour la fusion
génique et SPINK1 de surexpression, sans oublier le cancer avec délétion CHD1,
pourrait permettre la stratification des patients en vue de stratégies de
gestion différentes de la maladie. À présent, les hommes atteints d’une pathologie
localisée pourraient présenter des pronostics et options de traitement très
différentes, de la simple observation à la chirurgie radicale, avec quelques
essais cliniques randomisés permettant de mieux orienter vers la meilleure approche
de chaque patient pris individuellement. La survie des patients atteints de
cancer métastatique progressant malgré l’administration de traitement par déprivation
androgénique (cancer de la prostate résistant à la castration) s’est
sensiblement améliorée. En complément du docetaxel qui a été prescrit pendant
plus d’une décennie, cinq nouveaux médicaments ont montré, au cours des 4 dernières
années, une efficacité avec amélioration de la survie globale conduisant à des
accords de licence pour le traitement du cancer de la prostate résistant à la
castration.
Du fait de ce récent et rapide changement dans l’arsenal
thérapeutique à disposition, il n’existe aucune donnée fiable pour guider la
sélection des patients pour tel ou tel traitement spécifique du cancer de la
prostate résistant à la castration ou pour la séquence d’administration des
médicaments. De plus, le coût élevé de ces nouveaux médicaments limite leur
administration à grande échelle dans certains pays. Il existe donc un besoin urgent
de données nouvelles, issues de la recherche clinique et translationnelle, pour
améliorer et personnaliser efficacement la gestion des traitements. Gerhardt
Attard, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première,
11 juin 2015
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