Cancer du sein. (doc Sanofi-Aventis, Dr Brigitte Sigal, Institut Curie Paris) Source iconographique et légendaire: http://ims77.com/index.php?option=com_content&view=article&id=157 |
La thérapie adjuvante endocrinienne compromet la santé de l’os chez les
patientes atteintes de cancer du sein, causant ostéopénie, ostéoporose, et
fractures. Le traitement antirésorptif comme les bisphosphonates préviennent et
contrecarrent ces effets indésirables. Dans cet essai, notre but était
d’investiguer ces effets anti-ligand RANK de l’anticorps monoclonal denosumab
chez des patientes préménopausées atteintes d’un cancer du sein à un stade
précoce dont les cellules possèdent des récepteurs hormonaux positifs ; et
recevant un traitement anti-aromatase contre leur cancer du sein.
Dans cet essai de phase 3 prospectif, en double aveugle et contrôlé par
placebo, des patientes préménopausées atteintes d’un cancer du sein à un stade précoce dont les
cellules possèdent des récepteurs hormonaux positifs ; recevant un
traitement anti-aromatase, étaient réparties de manière aléatoire sous ratio
1:1 pour recevoir soit denosumab 60 mg, soit le placebo administrés par voie
sous - cutanée tous les six mois dans 58 centres en Autriche et en Suède. Les
patients ont été réparties dans les groupes par système vocal interactif. Le
tableau de randomisation a été établi à l’aide d’un système de permutation
aléatoire de blocs - dimension des blocs : 2 et 4 - stratifiés selon le type
d’hôpital relativement au modèle de dispositif médical Hologic utilisé pour les
examens DXA (absorptiométrie biénergétique à rayons X), le statut de traitement
anti-aromatase préalable, et la densité minérale osseuse à la ligne de base.
Ni les patients, ni les médecins traitants, ni les investigateurs, ni les
data managers, ni le personnel de l’étude n’avaient accès au tableau de
randomisation. Le critère principal était le temps écoulé entre la
randomisation et la première fracture clinique, analysés sur population en
intention de traiter. En guise d’analyse de sensibilité complémentaire, le
critère principal a également été analysé sur population per-protocole. Les
patientes ont été traitées jusqu’à observation de la 247ème fracture
clinique sur ladite population. Cet essai est toujours en cours (les patientes
sont toujours suivies dans ce cadre). (…).
Entre le 18 décembre 2006 et le 22 juillet 2013, 3 425 patientes
éligibles ont été recrutées pour cet essai, dont 3 420 ont été réparties
de manière aléatoire pour recevoir le denosumab 60 mg (n=1711) ou le placebo
(n=1709), par voie sous-cutanée pendant six mois. En comparaison du groupe
placebo, les patientes du groupe denosumab ont présenté un temps de retard
significatif d’événement de première fracture (hazard ratio [HR] 0.50
[Intervalle de Conficance (IC) 95% 0.39-0.65), p<0.0001). Le nombre global de fractures était diminué dans le
groupe denosumab (92) par rapport au groupe placebo (176) était similaire dans
tous les sous-groupes de patientes, y compris celles d’entre elles présentant
un score T de densité minérale osseuse de -1 ou plus à la ligne de base
(n=1872, HR 0.44 [IC 95% 0.31-0.64], p<0.0001)
ainsi que chez celles d’entre elles présentant un score T de densité minérale
osseuse de déjà inférieur à -1 à la ligne de base (n=1548, HR 0.57 [IC 95%
0.40-0.82], p=0.002). L’incidence
d’événements indésirables dans l’analyse de sécurité (toutes les patientes
ayant reçu au moins une dose du médicament à l’étude) n’a pas montré de
différence entre le groupe denosumab (1366 événements, 80%) et le groupe
placebo (1334 événements, 79%) ; de la même façon, le nombre d’événements
indésirables graves n’a pas différé entre les deux groupes (521 versus 511 [30%
dans chaque groupe]). Les événements indésirables principaux étaient arthralgie
et autres symptômes liés à la prise d’anti-aromatases ; aucune autre
toxicité en rapport avec le médicament à l’étude n’a été rapportée.
Malgré les arbitrages proactifs des potentiels d’ostéonécrose de la
mâchoire par un groupe international d’experts, aucun cas d’ostéonécrose de la
mâchoire n’a été rapporté. 93 patientes (3% de l’ensemble d’analyse intégral)
sont décédées au cours de l’étude, un décès (dans le groupe denosumab) étant
imputable au médicament à l’étude.
Le denosumab 60 mg en adjuvant, administré deux fois par an réduit le
risque de fractures cliniques chez les femmes postménopausées atteintes de
cancer du sein recevant des anti-aromatases, peut être administré sans générer
d’effets toxiques nouveaux. Du fait qu’un effet indésirable majeur d’un
traitement adjuvant du cancer du sein peut être considérablement réduit par le
denosumab, ce traitement devrait être considéré en pratique clinique. Prof
Michael Gnant, MD, et al dans The Lancet, publication en ligne en
avant-première, 31 mai 2015
Financement : Amgen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire