Leucémie lymphoïde chronique. Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-recherche/une-nouvelle-piste-pour-freiner-la-croissance-des-tumeurs |
L’ofatumumab est un anticorps monoclonal humain anti-CD20 dont l’efficacité
contre la leucémie lymphoïde chronique réfractaire a été prouvée. Nous avons
étudié l’efficacité et la sécurité du maintien sous ofatumumab versus placement en observation chez des patients en rémission après traitement de ré-induction
d’une leucémie lymphoïde chronique récidivante.
Pour cette étude de phase 3 multicentrique et randomisée en ouvert, des
patients âgés de 18 ans ou plus ont été recrutés dans 130 centres situés dans
24 pays. Ces patients étaient atteints de leucémie lymphoïde chronique après rémission complète ou
partielle après traitement de deuxième ou troisième intention. Les
patients éligibles présentaient un indice de performance OMS de 0-2, avaient
subi une évaluation de la relation dose-effet au cours des 3 mois précédents,
ne présentaient ni pathologie réfractaire, ni anémie hémolytique autoimmune, ni
infection chronique ou active requerrant traitement, et n’avaient pas
précédemment reçu de traitement de maintien ou subi de transplantation autologue
ou allogénique de cellules souches. Nous avons réparti de manière aléatoire (1:1)
les patients à l’aide d’une liste de randomisation générée par système
informatique centralisé et un système interactif de reconnaissance vocale pour
recevoir l’ofatumumab (300 mg suivi de 1 000 mg une semaine plus tard et toutes
les 8 semaines pour une durée allant jusqu’à deux ans) ou être soumis à observation. La randomisation a été stratifiée par nombre et type de traitements suivis
et état de rémission après traitement d’induction (taille des blocs :
quatre). L’assignation aux traitements s’est faite en ouvert. Le critère
principal d’évaluation était l’évaluation de la survie sans progression par l’investigateur
dans la population en intention de traiter. Nous rapportons les résultats d’une
analyse intermédiaire après la survenue des deux tiers des événements planifiés
à l’avance (progression de la maladie ou décès). Les inclusions sont maintenant
terminées, toutefois, le suivi est toujours en cours. (…).
Entre le 6 mai 2010 et le 19 juin 2014, nous avons recruté 474 patients :
238 patients ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir un traitement
ofatumumab de maintien, et 236 patients ou pour placement en observation. Un (<1%)
patient du groupe ofatumumab n’a pas reçu son traitement (retrait de
consentement). La durée médiane de suivi était de 19.1 mois (Intervalle
Interquartile -IQR- 10.3-28.8). La survie sans progression de la maladie était
améliorée chez les patients du groupe ofatumumab (29.4 mois, IC 95% 26.2-34.2),
en comparaison de ceux assignés à observation (15.2 mois, 11.8-18.8 ;
hazard ratio 0.50, IC 95% 0.38-0.66 ; p<0.0001).
Les événements indésirables de grade 3 ou plus les plus communs se survenant
jusqu’à 60 jours après la dernière administration du traitement étaient
neutropénie (56 [24%] patients sur 237 dans le groupe ofatumumab versus 23 [10%] patients sur 237 dans le
groupe observation) et infections (31 [13%] versus 20 [8%]). 20 (8%) patients
sur 237 du groupe ofatumumab et trois (1%) patients sur 237 du groupe d’observation
ont présenté des évènements indésirables les conduisant à interrompre définitivement
le traitement. Jusqu’à 60 jours après la dernière administration de traitement,
deux décès reliés à des évènements indésirables dans le groupe ofatumumab et
cinq décès reliés aux évènements indésirables sont survenus dans le groupe
observation ; aucun décès n’était imputable au médicament à l’étude.
Ces données sont importantes pour le développement de stratégies optimales de
maintien chez des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique, notamment
à une époque de développement de thérapies ciblées, dont beaucoup sont
administrées jusqu’à progression. Prof
Marinus H J van Oers, MD, et al, dans The Lancet Ocology, publication en ligne
en avant-première, 13 septembre 2015
Financement : Glaxosmithkline et Genmab
Source : The
Lancet Online / Traduction et
adaptation : NZ
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