Structure simplifiée du Virus à Hépatite C (VHC). Source: https://en.wikipedia.org/wiki/Hepatitis_C_virus#/media/File:HCV_structure.png |
L’infection chronique à VHC* chez des patients atteints de maladie rénale chronique
de stade 4-5 augmente le risque de mortalité et de grave rejet des greffons
rénaux ; par ailleurs, les patients n’ont que peu d’options de traitements
à disposition. Cette étude a pour objet l’évaluation d’un régime médicamenteux
sans ribavirine distribué intégralement per os chez des patients atteints d’infection
à VHC de génotype 1 et de maladie rénale chronique de stade 4-5.
Dans cette étude observationnelle de sécurité de phase 3, randomisée, des
patients atteints d’infection à VHC de type 1 et de maladie rénale chronique
(de stade 4-5 sans dépendance liée à l’hémodialyse) ont été
répartis de manière aléatoire pour recevoir le grazoprevir (100 mg, inhibiteur
des protéases NS3/A4) et l’elbasvir (50 mg, inhibiteur NS5A ; groupe de
traitement immédiat) ou le placebo (groupe
de traitement différé) une fois par jour pendant 12 semaines. La randomisation
a été effectuée de manière centralisée à l’aide d’un système interactif de
réponse vocale. Une cohorte additionnelle de patients qui n’étaient pas
randomisés ont reçu le même traitement en ouvert, et ont subi une prise
intensive d’échantillons en vue de mesures pharmacocinétiques. Le critère
principal d’évaluation de l’efficacité était la comparaison non randomisée de
la réponse virale soutenue à 12 semaines (SVR12) entre le groupe combiné à traitement
immédiat et la population à mesures pharmacocinétiques après la fin de la
thérapie et le contrôle historique. Le critère principal d’évaluation de sécurité
était la comparaison randomisée entre groupe de traitement immédiat et groupe
de traitement différé. Après 4 semaines de suivi (semaine d’étude 16), le
démasquage des données a été effectué et les patients du groupe à traitement
différé ont reçu le grazoprevir et l’elbasvir. La première hypothèse d’efficacité
a été évaluée à l’aide d’un test de signification statistique bilatéral (erreur
de type 1 ; différence significative si p<0.05 -), à l’aide d’un test
binomial exact. Les événements liés à la sécurité de l’essai ont été comparés
entre le groupe à traitement immédiat et le groupe à traitement différé à l’aide
de la méthode stratifiée de Miettinen et Nurminen, avec un status de dialyse à
la ligne de base comme élément de stratification. (…).
224 patients ont été répartis de manière aléatoire au groupe de traitement
immédiat avec grazoprevir et elbasvir (n=111) ou au groupe de traitement différé (n=113), et 11 ont été assignés
au groupe de mesures intensives de pharmacologie. De manière générale, 179
(76%) patients étaient dépendants de l’hémodialyse, 122 (52%) patients présentaient
une infection à VHC de génotype 1, et 189 (80%) étaient naïfs de traitement
contre le VHC, 14 (6%) étaient cirrhotiques, et 108 (46%) étaient Américains d’origine
Africaine. Sur les 122 patients ayant reçu grazoprevir et elbasvir, six ont été
exclus de l’analyse primaire d’efficacité pour raisons non virologiques (décès,
sujet perdu de vue [n=2], non compliance, retrait de patient, et retrait de
patient par un médecin du fait de comportement violent). Aucun patient dans le
groupe à traitement immédiat combiné à la population à mesures
pharmacocinétiques intensives et cinq
(4%) patients du groupe traitement différé sont sortis d’étude du fait d’un évènement
indésirable. Les évènements indésirables les plus communément rencontrés
étaient maux de tête, nausée, et fatigue, survenant aux mêmes fréquences que
chez les patients recevant le traitement actif et le placebo. Le SVR12 du
groupe combiné traitement immédiat et population à mesures pharmacocinétiques
intensives était de 99% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 95.3-100.0 ;
115/116), avec une récidive 12 semaines après la fin du traitement lorsque
comparé à la valeur de contrôle SVR12 historique de 45%, basés sur les
méta-analyses des régimes à base d’interféron utilisés dans les essais
cliniques effectués chez des patients infectés avec le VHC subissant une hémodialyse.
Le grazoprevir et l’elbasvir administrés une fois par jour pendant 12
semaines ont présenté un niveau bas d’évènements indésirables chez des patients
atteints d’infection VHC de génotype 1 et de maladie rénale chronique de stade
4-5. Dr David Roth, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en
avant-première, 5 octobre 2015
*VHC: Virus à Hépatite C
Financement :
Merck Sharp & Dohme Corp
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