"Staging" de la maladie de Hodgkin |
Les maladies cardiovasculaires après traitement sont une préoccupation
importante chez les survivants du cancer. Cependant, la connaissance en matière
de cardiotoxicité est limitée du fait de la nature rétrospective des données,
qui, bien souvent, n’incluent pas les détails concernant les expositions aux
médicaments. Afin de faciliter le conseil auprès des patients sur les risques
individuels, notre but était de quantifier l’effet des anthracyclines,
vinca-alakaloïdes, et de la radiothérapie sur le risque de maladie
cardiovasculaire chez les patients traités pour un lymphome de Hodgkin.
En 2009-20, un questionnaire sur la situation de vie (LSQ) a été distribué
aux patients par mél afin d’étudier les effets tardifs du traitement contre le
lymphome de Hodgkin chez des patients inclus dans neuf essais randomisés
successifs effectués sous la houlette de l’Organisation Européenne pour la
Recherche et le Traitement du Cancer (OERTC)
et du Groupe d’Étude des Lymphomes de l’Adulte
(anciennement GELA, aujourd’hui LYSA) entre 1964 et 2004. Nous avons reconstitué
le calendrier des doses moyennes de radiations reçues au niveau du cœur et des
artères coronaires ainsi que des doses d’anthracyclines et d’alcaloïdes prises,
pour tous les patients. L’incidence de maladie cardiovasculaire était rapporté
au cours du suivi et « mis au propre » par le truchement du
questionnaire LSQ. Nous avons appliqué les analyses d’après le modèle de
régression aléatoire proportionnelle de Cox (Cox) pour quantifier l’effet de la
chimiothérapie et des radiations sur le risque de première manifestation d’un évènement
cardiovasculaire.
Les informations relatives à un premier traitement administré étaient
complètes pour 6 039 patients (âge médian au diagnostic : 30 ans
[Intervalle Interquartile -IQR- 23-40] ; durée médiane de suivi : 9
ans [6-14]). 1 919 patients ont répondu au LSQ. Les 1238 premiers évènements
cardiovasculaires ont été enregistrés chez 703 patients, la plupart de ces
évènements étaient des ischémies (132 [19%]), insuffisances cardiaques (85
[12%]), arrythmie (110 [16%]), et cardiopathies valvulaires (77 [11%]). La
moyenne des doses de radiation au niveau du cœur par Gray additionnel (HR 1.015
[Intervalle de Confiance -IC- 95% 1.006-1.024],
p=0.0014) et la dose d’anthracyclines
par 50 mg /m2 additionnel en dose cumulée (1.077 [1.021-1.137], p=0.0064) représentaient des
prédicteurs significatifs de maladie cardiovasculaire. Les doses cumulées de
vinblastine (p [modèle non ajusté] =
0.77), vincristine (p=0.36), et
dose moyenne de radiation au niveau de la artère carotide interne gauche (p=0.41) ou droite (p=0.70) n’étaient pas prédictifs d’évènements cardiovasculaires.
La quantification d’un risque cardiovasculaire accru avec des doses
spécifiques de radiations et d’exposition aux anthracyclines permettra une
évaluation quantitative de la combinaison optimale thérapie systémique -
radiothérapie, apportant ce faisant une aide aux cliniciens dans la mesure du
rapport risque/bénéfice des différents traitements pour chaque patient pris
individuellement. Dr Maja V Maraldo, PhD, et al, dans The Lancet Haematology,
publication en ligne en avant-première, 14 octobre 2015
Financement : Comité de Recherche Rigshospitalet, Fonds de recherche sur
le cancer OERTC , et Bourse Sally Snowman Survivorship.
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