Un Anopheles gambiae (une des espèces d'anophèles, hôtes définitifs du parasite responsable du paludisme). Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Paludisme |
Les données relatives à la sécurité d’un traitement avec
pyronaridine-artesunate à la suite de traitements répétés pour des épisodes de
paludisme restreignent son utilisation clinique. Nous avons donc comparé la
sécurité du pyronaridine-artesunate après traitement d’un premier épisode de
paludisme versus retraitement à l’aide d’une analyse de sous-étude.
Cette analyse de sous-étude de l’essai randomisé de phase 3b/4 effectué en
ouvert WANECAM (Réseau d’Afrique de l’Ouest pour la Mise en Œuvre d’Essais Cliniques
de Médicaments Antimalariques – West African Network for Clinical Trials of
Antimalarial Drugs dans le texte) a
été effectué dans six centres de santé situés au Mali, Burkina Faso, et en
Guinée chez des patients (d’âge ≥ 6 mois et de poids corporel ≥ 5 kg)
atteints de paludisme sans complication à Plamodium
spp (densité parasitaire < 200 000 par µl de sang) et fièvre ou
historique de fièvre. Le critère primaire de sécurité était l’incidence d’hépatotoxicité :
alanine aminotransférase située à un niveau d'au moins cinq fois supérieur à
la limite supérieure de l’intervalle de normalité (ULN) ou critère de Hy (niveau d’alanine aminotransférase ou aspartate
aminotransférase plus de trois fois supérieur à l’ULN et de bilirubine totale plus
de deux fois supérieur à l’ULN) après traitement du premier épisode de
paludisme et retraitement (≥ 28 jours après le premier traitement)
avec pyronaridine-artesunate. L’efficacité du pyronaridine-artesunate était
comparée avec celle de artemether-lumefantrine à l’aide d’une analyse sur
population en intention de traiter de la réponse clinique et parasitologique
adéquate. (…).
Après le premier traitement, 13 (1%) des 996 patients présentaient une
hépatotoxicité (incluant un [<1%] possible cas satisfaisant aux critères de
Hy) versus deux (1%) sur 311 patients en retraitement (ne comprenant pas de cas
satisfaisant aux critères de Hy). Aucune évidence selon laquelle un retraitement au
pyronaridine-artesunate augmentait le risque sécuritaire évalué en fonction des
valeurs de laboratoire, du compte rendu d’évènements indésirables, ou des données d’électrocardiogramme n'a été relevée. Pour tous
les épisodes de paludisme occasionnant un traitement ou un retraitement, la réponse clinique
et parasitologique brute au pyronaridine-artesunate (n=673) au jour 28 était de
92.7% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 91.0-94.3) versus 80.4% (77.8-83.0)
pour les sujets sous artemether-lumefantrine (n=671). Après exclusion des
patients porteurs d’infections nouvelles confirmées par PCR, la réponse clinique
et parasitologique était similaire après traitement ou retraitement et
supérieure à 95% au jour 28 et supérieure à 91% au jour 42 dans les deux
groupes de traitements.
Les résultats relatifs à la sécurité et l’efficacité du
pyronaridine-artesunate étaient similaires au premier traitement antimalarique
versus retraitement au cours des épisodes subséquents; et plaident en faveur d'un meilleur accès
au traitement pyronaridine-artesunate, comme alternative au traitement combiné à
base d’artesimine pour la gestion de la malaria en Afrique Sub-Saharienne. Issaka
Sagara, PhD, et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne
en avant-première, 22 octobre 2015
Financement : European
and Developing Countries Clinical Trial Partnership, Medicines for Malaria
Venture (Genève, Suisse), UK Medical Research Council, Swedish International
Development Cooperation Agency, German Ministry for Education and Research,
Université Claude Bernard (Lyon, France), Malaria Research and Training Centre
(Bamako, Mali), Centre National de Recherche et de Formation sur le Paludisme
(Burkina Faso), Institut de Recherche en Sciences de la Santé (Bobo-Dioulasso,
Burkina Faso), and Centre National de Formation et de Recherche en Santé Rurale
(Republic of Guinea).
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