Le test de l’antigène prostatique spécifique (PSA) est utilisé dans le
dépistage du cancer de la prostate, mais son taux élevé de faux positifs se traduit
par des biopsies de la prostate inutiles et un surdiagnostic de cancers de la
prostate à risque faible. Notre but était de développer et de valider un modèle
d’identification de cancer de la prostate à risque élevé (score de Gleason de 7
ou plus) à l’aide d’un test plus fiable que celui défini par le dépistage par
la mesure des niveaux de PSA.
L’étude Stockholm 3 (STHLM3) est une étude de diagnostic et de dépistage
prospectif par paires, basée sur la population, effectuée chez des hommes de 50
à 69 ans non atteints par le cancer de la prostate, invités par les services en
charge du Registre Suédois de la Population du Ministère des Finances du
Royaume de Suède. Les hommes atteints de cancer de la prostate au recrutement
étaient exclus de l’étude. Le modèle STHLM3 prédéfini (une combinaison de
biomarqueurs plasmatiques [PSA, PSA libre, PSA intact, Hk2, MSMB, MIC1], de
polymorphismes [232 SNPs], et de variables cliniques [âge, famille, historique,
précédente biopsie de la prostate, examen de la prostate]), ainsi que la
concentration en PSA ont été testés chez tous les participants recrutés. L’objectif
principal était d’améliorer la spécificité en comparaison de la seule mesure de
PSA sans diminution de la sensibilité de diagnostic de cancer de la prostate à
risque élevé. Les principaux résultats d’évaluation étaient le nombre de
cancers à haut risque détectés (sensibilité) et le nombre de biopsies de la
prostate réalisées (spécificité). La cohorte STHLM3 d’entraînement a été utilisée
pour la mise au point du modèle STHLM3, pour le test prospectif effectué dans
la cohorte STHLM3 de validation. La régression logistique a été utilisée par
les tests d’association entre les biomarqueurs, les variables cliniques et le cancer
de la prostate présentant un score de Gleason de 7 ou plus. (…).
Le modèle STHLM3 a permis une détection significativement meilleure des
cancers présentant un score de Gleason de 7 ou plus que le test PSA seul (p<0.0001), l’aire sous la courbe
était de 0.56 (Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.55-0.60) avec PSA seul et de
0.74 (IC 95% 0.72-0.75) avec le modèle STHLM3. Toutes les variables utilisées
dans le modèle STHLM3 étaient associées de manière significative avec un cancer
de la prostate avec un score de Gleason de 7 ou plus (p<0.05) dans le modèle de régression logistique multiple. Au
même niveau de sensibilité qu’un test PSA appliquant une concentration ≥ 3 ng
/ mL comme limite inférieure pour le diagnostic du cancer de la prostate à
risque élevé, l’utilisation du modèle STHLM3 pourrait réduire le nombre de
biopsies de 32% (IC 95% 24-39) et permettrait d’éviter 44% (35-54) des biopsies
bénignes.
Le modèle STHLM3 pourrait réduire le nombre de biopsies inutiles sans
compromettre la capacité de diagnostic du cancer de la prostate présentant un
score de Gleason de 7 ou plus, et pourrait représenter un pas en avant vers la
mise en place de programmes personnalisés de dépistage du cancer de la prostate
à risque élevé. Prof Henrik Grönberg, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication
en ligne en avant-première, 9 novembre 2015
Financement : Stockholm County Council (Stockholms Läns Landsting).
2 commentaires:
Ce test est il pratiqué en France ?
Aucune idée. Je vais me renseigner.
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