Souris transgéniques obèses. Source: http://www.i2mc.inserm.fr/equipe-3--342366.kjsp?RH=1310392587568 |
L’efficacité des
régimes alimentaires pauvres en matières grasses pour la perte de poids à long
terme a fait l’objet de débats pendant des décennies, à l’aide d’un grand
nombre d’essais randomisés contrôlés (ERCs) et de récentes revues de
littérature, rendant compte de résultats mitigés. Notre but était de résumer
l’ensemble considérable de preuves provenant des ERCs pour déterminer si les
régimes pauvres en matières grasses contribuent à une perte de poids plus
importante que les régimes habituels des participants, à savoir les régimes
pauvres en hydrates de carbone, et autres régimes plus riches en matières
grasses.
Nous avons effectué
une revue de littérature systématique ainsi qu’une méta-analyse de la variance
des effets aléatoires des ERCs, comparant l’effet à long terme (≥ 1 an) d’interventions
sur la prise alimentaire par régime alimentaire pauvre en matières grasses et
régime alimentaire plus riche en matière grasse sur la perte de poids par le
truchement de recherches dans les bases de données MEDLINE, Embase, du Registre
Central des Essais Contrôlés (CENTRAL), et de la base de données des revues de
littérature scientifique systématique Cochrane pour identifier les essais
éligibles, publiés à partir de la création de la base de données, jusqu’au 31
juillet 2014. Nous avons exclu les essais dont l’un des groupes de sujets
incluait une composante de perte de poids non liée à un régime alimentaire sans que l’autre groupe ne l’inclue, ainsi que des essais testant des
compléments alimentaires ou des essais de boissons substituts de repas. Les
données incluant les principaux critères d’évaluation des différences moyennes
de changement de poids entre les différentes interventions sur le régime
alimentaire ; et si ces interventions étaient entreprises dans le but de
perdre du poids corporel, dans le but de maintenir un poids corporel donné, ou
pour tout autre but, ont été extraites de comptes rendus publiés. Nous avons
estimé les différences entre valeurs moyennes pondérées (DVMP) à l’aide du
modèle à effets aléatoires de Der Simonian et Laird.
3517 citations ont
été identifiées par la recherche dans les bases de données et 53 études ont satisfait à nos critères
d’inclusion, incluant 68 128 participants (69 comparaisons). Dans les
essais de perte de poids, les interventions à bas taux en hydrate de carbone
ont conduit à une perte de poids significativement plus élevées que pour les
interventions à bas taux de matières grasses (18 comparaisons ; DVMP 1.15
kg [Intervalle de Confiance -IC- 95% de 0.52 à 1.79] ; I2=10%). Les interventions à bas taux en matières
grasses n’ont pas conduit aux mêmes différences en termes de changement de poids,
comparé aux autres interventions à taux élevé en matière grasses pour la perte
de poids (19 comparaisons ; DVMP 0.36 kg [de -0.66 à 1.37] ; I2=82%), et ont mené à une
plus perte de poids plus importante lorsque comparée à celle obtenue par régime
habituel (huit comparaisons ; -5.41 kg [de -7.29 à -3.54] ; I2=68%). De la même façon, les
résultats relatifs à des essais de non perte de poids et de maintien de poids -
dans la réalisation desquels aucun régime à bas taux d’hydrates de carbone n’a
été testé - a montré que les interventions à basse teneur en graisses versus haute teneur en graisses ont eu
le même effet sur la perte de poids,
et que les interventions à basse teneur en graisse ont conduit à une perte de
poids supérieure que le régime alimentaire habituel . Pour ce qui est des
essais de perte de poids, les interventions à taux plus élevé en matières
grasses ont conduit à une perte de poids significativement plus élevée que les
interventions à taux bas en matières grasses, quand les groupes différaient de
plus de 5% de calories obtenues à partir des graisses au suivi (18 comparaisons ;
DVMP 1.04 kg [IC 95% de 0.06 à 2.03] ; I2=78%),
et quand la différence en triglycérides sériques entre les deux interventions,
au suivi, étaient d’au moins 0.06 mmol/L (17 comparaisons ; 1.38 kg [de
0.50 à 2.25]; I2=62%).
Ces résultats
suggèrent que l’effet à long terme d’une intervention à taux bas en matières
grasses sur le poids corporel dépend de
l’intensité de l’intervention dans le groupe de comparaison. Lorsque comparée à
des interventions de même intensité, les résultats obtenus sur des ERCs ne plaident
pas en faveur de la supériorité des régimes à taux bas en matières grasses pour
la perte de poids à long terme. Dr Deirdre K Tobias, ScD et al, dans The Lancet
Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant - première, 29
octobre 2015
Financement : National Institutes of Health
et American Diabetes Association.
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