Des globules rouges infestés de parasite Plasmodium falciparum Source: http://www.inserm.fr/thematiques/immunologie-inflammation-infectiologie-et-microbiologie/dossiers-d-information/paludisme |
Les combinaisons thérapeutiques à base d’artemisinine (CTAs) sont utilisées
partout dans le monde comme traitement de première intention contre le
paludisme à Plasmodium falciparum
confirmé ou suspecté. Malgré la contribution des CTAs dans la réduction de
charge que représente le paludisme, la récente apparition d’une résistance aux
traitements à base d’artemisinine menace cette avancée. Contrer ce début de
résistance au traitement nécessiterait l’utilisation de tactiques visant délibérément
à inhiber la baisse d’efficacité des CTAs. Nous avons étudié l’utilisation
optimale des CTAs au niveau de la population, en braquant notre objectif sur la
stratégie des thérapies multiples de première ligne (MPL), et en les comparant
aux stratégies de l’utilisation cyclique ou séquentielle des CTAs en première
intention.
À l’aide d’une microsimulation de la
transmission du paludisme au niveau régional d’individu à individu, nous avons,
dans cette étude, cherché comment appliquer un traitement d’une manière aussi
étendue que possible sans accélérer la réduction de l’efficacité due à la
résistance audit traitement. Nous avons comparé l’administration simultanée d’artemether-lumefantrine,
artesunate-amodiaquine, et dihydroartemisinine-piperaquine (c.à.d MPL) versus
les stratégies dans lesquelles ces CTAs sont utilisées de manière cyclique
ou séquentielle, soit selon un calendrier fixé à l’avance, soit lorsque l’efficacité
au niveau de la population atteindrait le seuil de 10% d’échec aux traitements.
Le critère de mesure principal était le nombre total constaté d’échecs aux
traitements pour 100 personnes par année. En complément, nous avons effectué
des analyses de sensibilité au cours desquelles nous avons fait varier les
conditions de transmission de la maladie, la couverture des traitements, la
demi-vie du médicament associé, le coût d’adaptation à la résistance aux
traitements, ainsi que la relation entre concentration en médicament et
évolution de la résistance.
Il était postulé que l’utilisation des MPLs avait pour effet de réduire le
nombre d’échec aux traitements à long terme en comparaison des stratégies dans
lesquelles un ACT de première ligne unique est recommandé. Ce résultat s’est
maintenu dans diverses situations différentes, notamment épidémiologiques,
pharmacologiques et évolutives de la transmission de la malaria. L’inclusion d’une
thérapie unique non-CTA dans la stratégie globale de MFT a fourni des
bénéfices substantiels dans la réduction de l’évolution de la résistance à l’artémisinine,
en retardant son émergence et en ralentissant la propagation de la résistance.
L’ajustement des nouvelles directives en matière de traitement
antimalarique visant à encourager l’utilisation simultanée de MPL est de nature
à allonger la durée de puissance thérapeutique des médicaments antimalariques disponibles,
avec pour résultat un bénéfice en matière de performance thérapeutique pour les
patients. Tran Dang Nguyen, BSc, et al, dans The Lancet Global Health,
publication en ligne en avant-première, 3 novembre 2015
Financement :
Wellcome Trust, UK Medical Research Council, Li
Ka Shing Foundation.
Source: The Lancet Online / Traduction
et adaptation: NZ
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