Il a été montré que le disulfiram administré in vitro active la
transcription du VIH sur un modèle de latence du VIH sur culture primaire des
cellules T, et augmente le niveau d’ARN plasmatique du VIH chez des sujets recevant
des doses appropriées de médicament, dans une étude clinique pilote. Nous avons
étudié l’effet du disulfiram sur la transcription VIH dans une étude d’accroissement
de dose.
Dans cette étude prospective d’accroissement de dose, afin d’optimiser l’exposition
au disulfiram, nous avons inclus des adultes atteints d’infection au VIH sous
thérapie antirétrovirale suppressive, avec un ARN plasmatique de VIH inférieur
à 50 copies par mL et un compte des cellules CD4 supérieur à 350 cellules par µL. Les
participants étaient répartis de manière séquentielle à l’un des trois groupes
de dosage (500 mg, 1000 mg, et 2000 mg) et ont reçu dudisulfiram quotidiennement
pendant 3 jours. Seul le personnel effectuant les essais de laboratoire était maintenus à l'aveugle. Le critère principal d’évaluation était
le changement en ARN de VIH cellulaire non splicé dans les cellules CD4. L’analyse
primaire était effectuée par régression binomiale négative, avec le nombre de
copies comme variable se rapportant à un résultat, et l’ARN total (…) comme
variable d’exposition primaire. Nous avons utilisé ces modèles pour estimer les
changements dans le temps [avant disulfiram - au cours de l’administration de
disulfiram - et après disulfiram]. (…).
Sur les 34 participants dépistés pour éligibilité à l’Hôpital Alfred
(Melbourne, VIC, Australie), et à l’Hôpital Général de San Francisco (San
Francisco, CA, USA), 30 personnes ont été recrutées entre le 24 septembre 2013
et le 31 mars 2014. Le taux d’augmentation en ARN de VIH cellulaire non splicé dans les
cellules CD4 à partir de la ligne de base était de 1.7 (Intervalle de Confiance
-IC- 95% 1.3-2.2 ; p<0.0001)
jusqu’à un point dans le temps pendant le traitement au disulfiram et de 2.1
(1.5-2.9 ; p<0.0001) jusqu’à un point dans le temps après le traitement au disulfiram
dans le groupe 500 mg ; de 1.9 (1.6-2.4 ; p<0.0001) et de 2.5 (1.9-3.3 ; p<0.0001) dans le groupe 1000 mg ; de 1.6 (1.2-2.1 ; p=0.0026) et de 2.1 (1.5-3.1 ; p=0.0001) dans le groupe 2000 mg. Aucun
décès n’est survenu, et aucun événement indésirable grave n’a été relevé. Le
disulfiram a été bien toléré à toutes les doses.
L’administration du disulfiram à court terme a eu pour résultat une
augmentation de l'ARN de VIH cellulaire non
splicé à toutes les doses appliquées; ces résultats sont consistants avec
l’activation du VIH latent. Le disulfiram pourrait être adapté pour utilisation
dans de futures études de combinaison et de thérapie prolongée d’activation du
VIH latent. Julian H Elliott, MBBS, et al, dans The Lancet HIV, publication en
ligne en avant-première, 16 novembre 2015
Financement: The Foundation for AIDS
Research (amfAR); National Institute of Allergy and Infectious Diseases,
National Institutes of Health; Australian National Health and Medical Research
Council.
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