Cancer du Sein Source iconographique: http://www.europadonna.fr/4.aspx?page=2&sr=0 |
L’essai NSABP B-35 avait pour objet la comparaison d’un traitement avec
anastrazole versus tamoxifène pour la
réduction de la survenue subséquente d’un cancer du sein chez des femmes
atteintes d’un carcinome canalaire in
situ. Ce rapport évalue l’effet de ces médicaments sur la qualité de vie et
sur les symptômes.
Cette étude a été effectuée dans 333 hôpitaux en Amérique du Nord. Des
femmes post-ménopausées, atteintes de carcinome canalaire positif aux
récepteurs hormonaux traité in situ par tumorectomie aux limites de résection
nettes et par radiothérapie du sein, ont été réparties de manière aléatoire
pour recevoir tamoxifène (20 mg/jour) ou
anastrazole (1mg/jour) pendant 5 ans, et stratifiées par âge (<60 ans versus ≥60 ans). Ni les patients
ni les investigateurs n’avaient accès au tableau de randomisation. Les patientes
ont complété le questionnaire à la ligne de base et tous les 6 mois pendant 6
années par la suite. Le résultat principal était représenté par les réponses au
questionnaire SF-12 de qualité de vie sur le plan physique et mental, et la
mesure des symptômes vasomoteurs (…). Les résultats secondaires étaient
représentés par les symptômes vaginaux et l’état de la fonction sexuelle. Les
résultats d’exploration étaient représentés par la mesure de la douleur
musculosquelettique, des symptômes vésicaux, gynécologiques, cognitifs, des
problèmes de poids, de la vitalité, et de la dépression. Nous avons effectué
les analyses sur population en intention de traiter, incluant les patientes qui
avaient complété les questionnaires à la ligne de base et au moins une fois au cours
du suivi. (…).
Entre le 6 janvier 2003 et le 15 juin 2006, 3 104 patientes ont été
recrutées pour cette étude ; 1 193 d’entre elles ont été incluses
dans la sous-étude de qualité de vie : 601 patientes étaient soumises au traitement tamoxifène
et 592 soumises au traitement anastrozole. Nous n’avons détecté aucune
différence significative entre les deux groupes de traitements : score aux
mesures de santé physique (moyenne du score de gravité 46.72 pour le tamoxifène
versus 45.85 pour l’anastrozole ;
p=0.20), de santé mentale (52.38 versus 51.48 ; p=0.38), énergie et fatigue (58.34 versus 57.54 ; p=0.86),
ou symptômes de dépression (6.19 versus
6.39 ; p=0.46) sur 5 ans.
Les
symptômes vasomoteurs (1.33 versus
1.17 ; p=0.011), les difficultés
de contrôle vésical (0.96 versus 0.80 ;
p=0.0002), et les symptômes
gynécologiques (0.29 versus 0.18 ;
p<0.0001) étaient
significativement plus sévères dans le groupe tamoxifène que dans le groupe
anastrazole.
La douleur musculosquelettique (1.50 versus 1.72 ; p=0.0006)
et les symptômes vaginaux (0.76 versus
0.86 ; p=0.035) étaient plus graves dans le groupe anastrazole que dans le groupe tamoxifène. La fonction sexuelle n’a
pas montré de différence significative entre les deux traitements (43.65 versus 45.29 ; p=0.56). Un jeune âge était associé de manière significative avec
des syndromes vasomoteurs plus sévères (moyenne du score de gravité 1.45 pour
un âge<60 ans versus 0.65 pour un
âge ≥60 ans ; p=0.0006),
symptômes vaginaux (0.98 versus 0.65 ;
p<0.0001), problèmes de poids
(1.32 versus 1.02 ; p<0.0001) et symptômes
gynécologiques (0.26 versus 0.22 ;
p=0.014).
Du fait de l’efficacité similaire d’un traitement au tamoxifène par rapport
à un traitement par anastrazole chez les femmes de plus de 60 ans, les
décisions relatives au traitement devraient être alimentées par le risque d’effets
graves sur la santé et symptômes associés avec chacun des médicaments. Pour ce
qui est des femmes plus jeunes que 60 ans, les décisions relatives aux
traitements devraient avoir pour force motrice l’efficacité (en favorisant l’anastrazole), en tenant compte toutefois du fait que si les effets secondaires dus à l’anastrazole
se révèlent intolérables, le passage à un traitement tamoxifène demeure une
alternative valable. Prof Patricia A Ganz, MD, et al, dans The Lancet, publication
en ligne en avant-première, 10 décembre 2015.
Financement : US National Cancer Institute,
AstraZeneca Pharmaceuticals.
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