Malgré de récentes avancées dans le traitement du cancer du poumon non à
petites cellules, il reste à trouver des traitements efficaces pour les cas en
progression. Nous avons étudié l’efficacité du pembrolizumab chez des patients
atteints de cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) avancé et PD-L1-positif.
Nous avons effectué cet essai ouvert de phase 2/3 dans 202 centres médicaux
académiques situés dans 24 pays. Des patients atteints de cancer du poumon non
à petites cellules avec expression de la protéine PD-L1 sur au moins 1% des
cellules tumorales, ont été répartis de manière aléatoire (1:1:1) en blocs de
six par strate à l’aide d’un système de réponse vocale interactif pour recevoir
pembrolizumab 2 mg/kg, pembrolizumab 10 gm/kg, ou docetaxel 75 mg / m2
toutes les 3 semaines. Les critères principaux d’évaluation étaient la survie
globale et la survie sans progression; à la fois sur la population totale et
chez les patients présentant une expression de la protéine PD-L1 sur au moins
50% des cellules tumorales. Nous avons appliqué un seuil de significativité à p<0.00825 (test unilatéral) pour l’analyse
de la survie globale, et un seuil de significactivité à p<0.001 pour la survie sans progression. (…).
Entre le 28 août 2013 et le 27 février 2015, nous avons recruté 1 034 patients :
345 ont reçu du pembrolizumab 2 mg/kg, 346 ont reçu du pembrolizumab 10 mg/kg, et 343
ont reçu du docetaxel. Au 30 septembre 2015, 521 patients étaient décédés. Dans
la population totale, la médiane de survie globale était de 10.4 mois avec
pembrolizumab 2 mg/kg, 12.7 mois avec le pembrolizumab 10 mg/kg, et 8.5 mois
avec le docetaxel.
La survie globale était significativement plus longue sous pembrolizumab 2
mg/kg versus docetaxel (hazard ratio
[HR] 0.71, Intervalle de confiance [IC] 95% 0.58-0.88 ; p=0.0008) et sous pembrolizumab 10
mg/kg versus docetaxel (0.61,
0.49-0.75 ; p<0.0001).
La médiane de survie sans progression de la maladie était de 3.9 mois sous
pembrolizumab 2 mg/kg, 4.0 mois sous docetaxel, sans différence significative
entre le groupe sous pembrolizumab 2 mg/kg versus
le groupe docetaxel (0.88, 0.74-1.05 ; p=0.07) ou entre le groupe sous pembrolizumab 10 mg/kg versus le groupe sous docétaxel (HR
0.79, IC 95%0.66-0.94 ; p=0.004).
Parmi les patients porteurs de tumeurs composées d’au moins 50% cellules exprimant
la protéine PD-L1, la survie était la survie globale était significativement plus
longue sous pembrolizumab 2 mg/kg que sous docetaxel (médiane de survie 14.9
mois versus 8.2 mois ; HR 0.54,
IC 95% 0.38-0.77 ; p=0.0002) et
significativement plus longue sous pembrolizumab 10 mg/kg que sous docetaxel
(17.3 mois versus 8.2 mois, 0.50, 0.36-0.70 ;
p<0.0001).
De la même façon, pour cette population de patients, la survie sans
progression était significativement plus longue sous pembrolizumab 2 mg/kg que
sous docetaxel (médiane 5.0 mois versus 4.1 mois ; HR 0.59, IC 0.44-0.78 ;
p=0.0001) et plus longue sous
pembrolizumab 10 mg/kg que sous docetaxel (5.2 mois versus 4.1 mois ;
0.59, 0.45-0.78 ; p<0.0001).
Les évènements indésirables de grade 3-5 liés au traitement étaient moins
fréquents sous pembrolizumab que sous docetaxel (43 [13%] patients sur 339 du
groupe 2 mg/kg, 55 [16%] patients sur 343 du groupe 10 mg/kg, et 109 [35%]
patients sur 309 du groupe docetaxel).
Le pembrolizumab prolonge la survie globale et présente un profil bénéfice/risque
favorable chez des patients atteints de cancer du poumon avancé PD-L1 positif.
Ces données font du pembrolizumab une option nouvelle de traitement pour cette
population et valident l’utilisation de la protéine PD-L1 comme critère de
sélection. Prof Roy S Herbst, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne
en avant-première, 19 décembre 2015
Financement : Merck & Co.
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