Mésothéliome pleural malin Source iconographique: http://www.medicalforum.ch/docs/smf/2014/13/fr/fms-01874.pdf |
Le mésothéliome pleural malin est un cancer agressif au mauvais pronostic,
lié une exposition professionnelle à l’amiante. Le facteur de croissance
vasculaire endothéliale est un agent mitogène clé des cellules de mésothéliome
pleural ; ainsi, le ciblage du facteur de croissance vasculaire
endothéliale pourrait se révéler efficace. Notre but était d’étudier l’effet du
bévacizumab sur la survie lorsqu’additionné au traitement standard, à savoir
cisplatine plus pemetrexed, comme traitement de première intention du
mésothéliome pleural malin avancé.
Dans cette étude de phase 3, ouverte, randomisée et contrôlée, nous avons
recruté des patients âgés de 18-75 ans atteints de mésothéliome pleural malin non
résécable qui n’avaient pas reçu de chimiothérapie au préalable, qui
présentaient un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group)
de 0-2, qui ne présentaient comorbidité cardiovasculaire importante, qui n’étaient
pas traitables par chirurgie, qui présentaient au moins une lésion évaluable (épanchement
pleural) ou mesurable (épaississement solide de tumeur pleurale) par
tomodensitométrie, qui montraient une espérance de vie > 12 semaines, et qui
étaient hospitalisés dans 73 centres situés
en France.
Les critères d’exclusion comprenaient la présence de métastases au niveau
du système nerveux central, la prise de traitements antiaggrégants (aspirine ≥ 325
mg / jour, clopidogrel, ticlopidine, ou dipyridamole), de médicaments anti-vitamine
K à visée curative, de médicament à base d’héparines à bas poids moléculaire, et
de tout traitement anti-inflammatoire par médicament non stéroïdien.
Nous avons réparti les patients de manière aléatoire (1:1 ; par
méthode de minimisation [facteur aléatoire : 0.8]; les avons stratifié par
histologie [épithéloïde versus
sarcomatoïde ou sous-types histologiques mixtes], par statut de rendement [0-1 versus 2], par centre d’étude, ou par statut
de tabagisme [sujets n’ayant jamais fumé versus
fumeurs]) pour recevoir par voie intraveineuse pemetrexed 500 mg / m2
plus cisplatine 75 mg / m2 avec (PCB) ou sans (PC) bevacizumab 15 mg
/ kg par cycles de 21 jours jusqu’à six cycles, jusqu’à progression ou effets
toxiques. Le critère principal d’évaluation était la survie globale (SG) dans
la population en intention de traiter. Les traitements ont été distribués en
ouvert. (…).
Du 13 février 2008 au 5 janvier 2014, nous avons réparti 448 patients (223
[50%] pour recevoir PCB et 225 [50%] pour recevoir PC). La survie globale était
significativement plus longue sous PCB (médiane de survie 18.8 mois [Intervalle de Confiance -IC- 15.9-22.6]) que sous PC (16.1 mois [14.0-17.9] ; hazard
ratio 0.77 [0.62-0.95] ; p=0.0167).
Dans l’ensemble, 158 (71%) patients sur 222 recevant PCB et 139 patients (62%)
sur 224 recevant PC ont présenté des évènements indésirables de grade 3-4. Nous
avons noté plus d’hypertensions de grade 3 ou plus (51 [23%] sur 222 versus 0] et d’évènements thrombotiques
(13 [6%] sur 222 versus 2 [1%] sur 224) avec PCB qu’avec PC.
L’adjonction de bevacizumab à pemetrexed plus cisplatine a
significativement amélioré la survie globale chez des patients atteints de mésothéliome
pleural malin au prix d’effets toxiques toutefois gérables; ainsi, cette
combinaison devrait être prise en considération comme traitement adéquat pour
cette maladie. Prof Gérard Zalcman, MD, et al, dans The Lancet, publication en
ligne en avant-première, 21 décembre 2015
Financement : Intergroupe
Francophone de Cancérologie Thoracique (IFCT).
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