Une dysfonction des muscles squelettiques, accompagnée d’une intolérance à
l’exercice, sont des faits communs dans la maladie pulmonaire obstructive
chronique (MPOC). Nous avons évalué l’efficacité d’une stimulation électrique neuromusculaire
(SENM) comme kinésithérapie à domicile.
Dans cet essai en double-aveugle, contrôlé par placebo, mis en œuvre dans trois
sites du UK National Health Service (Service National de Santé du Royaume-Uni),
nous avons réparti de manière aléatoire (1:1) des adultes atteints de MPOC,
présentant un volume expiratoire maximum en une seconde (VEMS1) inférieur de 50%
aux prédictions, et un essoufflement invalidant (niveau sur l’échelle de
dyspnée du Conseil Médical à la Recherche ≥ 4), pour recevoir de la
SNEM active ou placebo tous les jours pendant 6 semaines. La randomisation
était réalisée par un système
indépendant utilisant la technique de minimisation pour équilibration de la
population selon l’âge, le stade GOLD de leur MPOC, et la vigueur du quadriceps.
Ni les participants, ni les experts chargés du recueillir les résultats n’avaient
accès au tableau de randomisation. Le critère principal d’évaluation était les
changements observés au niveau de l’épreuve de marche de six minutes (6MWT) entre
la mesure effectuée à la ligne de base et la mesure effectuée à six semaines après
inclusion. L’analyse a été réalisée sur
population en intention de traiter. L’essai (…) est maintenant fermé.
Entre le 29 juin 2012 et le 4 juillet 2014, nous avons recruté 73
participants, dont 52 ont été répartis de manière aléatoire ; 25 pour
recevoir une SENM active et 27 pour recevoir une SENM placebo. Les changements
observés dans les scores obtenus au 6MWT en distance parcourue étaient plus
élevés chez les participants du groupe SENM active (moyenne 29.9 [Intervalle de
Confiance -IC- 95% de 8.9 à 51] comparé aux participants du groupe placebo (-5.7
[de -19.9 à 8.4] ; différence moyenne à 6 semaines 35.7 m [IC 95% de 10.5 à
60.9]; p=0.005). (…).
6 semaines après interruption de l’intervention, les effets de la SENM s’estompaient
(7.3 m [IC 95% de -32.5 à 47.0] ; p=0.50).
La proportion de participants qui présentaient des évènements indésirables
étaient similaires dans les deux groupes (cinq [20%] dans le groupe SENM active
et neuf [33%] dans le groupe placebo). Deux participants (un participant dans
chaque groupe) ont rapporté un érythème persistant, éventuellement lié à la
SENM et à l’utilisation d’électrodes adhésives.
La SENM améliore la capacité fonctionnelle d’exercice chez les patients atteints
de MPOC sévère en améliorant la masse musculaire et la vigueur fonctionnelle du
quadriceps. Ces données confirment l’utilité de l’utilisation de la SENM pour
le traitement de patients chez lesquels la thérapie par réhabilitation
pulmonaire conventionnelle n’est pas envisageable. Des travaux supplémentaires
seront nécessaires pour déterminer comment pérenniser l’effet bénéfique de la
SENM. Dr Matthew Maddocks, PhD, et al,
dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première,
14 décembre 2015.
Financement : National
Institute for Health Research.
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