Des globules rouges infestées de parasite Plasmodium falciparum. Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/immunologie-inflammation-infectiologie-et-microbiologie/dossiers-d-information/paludisme |
Le diminution rapide de la prévalence du paludisme, des cas, et des décès, ont
été globalement obtenus au cours des 15 dernières années du fait d’un accès
amélioré aux traitements de première intention et de la lutte antivectorielle. Notre
but était d’évaluer la couverture des interventions nécessaire pour progresser
encore dans cette voie au cours des 15 prochaines années.
Nous avons développé un modèle mathématique de transmission du paludisme à Plasmodium falciparum afin d’explorer l’effet
potentiel sur les taux d’incidence et de mortalité attribués au paludisme, de
2015 à 2030, partant de cinq différents scénarios d’intervention :
maintien de l’amplitude de la couverture des interventions aux niveaux de 2011-13 (Maintenir), pour lesquels la couverture comprend la lutte
antivectorielle et l’accès aux traitements ; deux scénarios d’amplification
de la couverture des interventions à 80% (Accélérer 1) et à 90% (Accélérer 2),
à l’aide du passage de la quinine à l’artesunate injectable pour la gestion des
formes sévères de la maladie et de la chimioprévention qui étaient recommandés
pour les deux scénarios d’Accélération, l’administration d’artesunate par
suppositoire comme traitement de référence, ajouté au scénario Accélérer 2 au niveau
de l’ensemble de la communauté ; un scénario d’innovation à court terme
(Innover) , incluant des moustiquaires imprégnées à efficacité à durabilité
augmentée assortie d’une chimioprévention saisonnière du paludisme amplifiée ;
et un scénario réduction de la couverture des interventions, ramenée aux niveaux de 2006-2008
(Inverser). Nous avons réalisé les simulations de modèles au premier niveau d’administration
sur le plan géographique (c’est-à-dire état ou province) dans les 80 pays à
transmission soutenue et stabilisée du paludisme en 2010, tenant compte des
variations endémiques à la ligne de base, du caractère saisonnier de la
transmissibilité, des espèces vectrices, et de la couverture des interventions
existantes. Afin de calculer les cas et les décès avérés, nous en avons comparé
les « effectifs » respectifs attendus entre 2015 et 2030 à l’aide du
nombre prévisionnel pour 2015, tenant compte de la croissance de la population.
Avec une amplification à 80% de la couverture, nous avons prédit une
réduction d’incidence des cas de 21% (Intervalle de Crédibilité -ICr- 95%
19-29) et une réduction du taux de mortalité de 40% (27-61) à l’horizon 2030,
en comparaison des niveaux de 2015. L’Accélération
jusqu’à couverture de 90% et de l’amplification du traitement au niveau de
la communauté s’est vu prédire une réduction d’incidence des cas de 59% (ICr
56-64) et des taux de mortalité de 74% (67-82) ; avec innovation à court
terme complémentaire, l’incidence s’est vu prédire une diminition de 74%
(70-77) et une diminution de 81% (76-87) des taux de mortalité. Ces scénarios
étaient de nature à mener à l’éradication au niveau local dans 13 pays sous le
scénario Accélérer 1, dans 20 pays sous le scénario Accélérer 2, et dans 22
pays sous Innover à l’horizon 2030, réduisant ce faisant la population vivant
dans des zones à risques de 36% si l’élimination est définie au niveau de la
première entité administrative. Cependant, l’échec du maintien de la couverture
aux niveaux de 2011-13 s’est vue prédire une augmentation de l’incidence des
cas de 76% (ICr 71-80) et des taux de mortalité de 46% (39-51) à l’horizon
2020.
Nos résultats indiquent que la diminution de la transmission et du fardeau
du paludisme pourrait être accéléré au cours des 15 prochaines années si la
couverture des interventions clé est amplifiée. Jamie T Griffin, PhD, et al,
dans The Lancet Infectious Diseases, publié en ligne le 19 janvier 2016
*paludisme = malaria
Financement : UK Medical Research Council, UK Department for International Development, the Bill & Melinda Gates Foundation, the Swiss Development Agency, and the US Agency for International Development.
Financement : UK Medical Research Council, UK Department for International Development, the Bill & Melinda Gates Foundation, the Swiss Development Agency, and the US Agency for International Development.
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