Prostate et vésicules séminales (normales) Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cancer_de_la_prostate |
L’enzalutamide est un inhibiteur du récepteur aux androgènes qui a permis
une amélioration de la survie dans deux essais de phase 3 contrôlés par
placebo, et qui a reçu l’approbation pour le traitement de patients atteints de
cancer de la prostate métastasé résistant à la castration. L’étude TERRAIN
avait pour but de comparer l’efficacité et l’innocuité de l’enzalutamide avec
le bicalutamide chez des patients atteints de cancer de la prostate métastasé
résistant à la castration.
L’essai TERRAIN était une étude de phase 2 randomisée en double aveugle,
pour laquelle ont été recrutés des hommes atteints de cancer de la prostate asymptomatiques
ou présentant de très légers symptômes, à pathologie en progression sous
déprivation androgénique (DA). Ces recrutements ont eu lieu dans des sites de
prestation de soins de santé académiques, communautaires et privés situés en Amérique
du Nord et en Europe.
Les patients éligibles ont été répartis de manière aléatoire à l’aide d’un
système interactif de réponse vocale pour recevoir enzalutamide 160 mg/jour per
os ou bicalutamide 50 mg/jour per os,
en complément de la thérapie par DA ; jusqu’à progression de la maladie. Les
patients ont été stratifiés par blocs de permutation (blocs de quatre patients),
selon qu’ils avaient subi une orchidectomie bilatérale ou qu’ils recevaient un
agoniste de la LH-RH ou qu’ils recevaient une thérapie antagoniste commencées
avant ou après le diagnostic de métastatisation, et selon leur site de recrutement. Ni les participants, ni les investigateurs,
ni le personnel recueillant les données n’avaient accès au tableau de
randomisation. Le critère d’évaluation principal était la survie sans
progression, analysé chez tous les patients randomisés. Les résultats d’innocuité
ont été analysés chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de
médicament à l’étude. La période de l’essai dite « ouverte » est en
cours, pour le suivi de laquelle les patients recevant encore un
traitement à l’issue de la période de double aveugle ont reçu la proposition de
poursuite du traitement enzalutamide ; suite à une décision prise par le
patient de concert avec l’investigateur.
Entre le 22 mars 2011 et le 11 juillet 2013, 375 patients ont été
randomisés de manière aléatoire, 184 pour traitement enzalutamide et 191
pour traitement bicalutamide. 126 (68%) patients et 168 (88%) patients,
respectivement, ont interrompu leur traitement avant la fin de l’étude,
principalement du fait d’une progression de leur maladie. La période médiane de
suivi était de 20.0 mois (Intervalle Interquartile -IQR- 15.0-25.6) dans le
groupe enzalutamide et de 16.7 mois (10.2-21.9) dans le groupe bicalutamide.
Les patients du groupe enzalutamide ont montré une amélioration significative
de la survie sans progression (15.7 mois [Intervalle de Confiance -IC-
11.5-19.4]) en comparaison des patients du groupe bicalutamide (5.8 mois
[4.8-8.1] ; hazard ratio 0.44 [IC 95% 0.34-0.57] ; p<0.0001).
Parmi les évènements indésirables les plus communs, ceux survenant plus
fréquemment sous enzalutamide que sous bicalutamide étaient fatigue (51 [28%]
patients sur 183 dans le groupe enzalutamide versus 38 [20%] patients sur 189 dans le groupe bicalutamide), dorsalgie (35 [19%] versus 34 [18%]),
bouffées de chaleur (27 [15%] versus
21 [11%]) ; ceux survenant plus fréquemment sous bicalutamide étaient
nausée (26 [14%] versus 33 [17%],
constipation (23 [13%] versus 25
[13%]), et arthralgie (18 [10%] versus
30 [16%]).
Les évènements indésirables de grade 3 ou plus les plus communément notés dans
les groupes de traitement enzalutamide ou bicalutamide, respectivement, étaient
hypertension (13 [17%] versus huit
[4%]), hydronéphrose (trois [2%] versus
sept [4%]), dorsalgie (cinq [3%] versus
trois [2%]) fracture pathologique (cinq [3%] versus deux [1%]), dyspnée (quatre [2%] versus une [1%]), douleur osseuse (une [1%] versus quatre [2%]) insuffisance cardiaque congestive (quatre [2%] versus deux [1%]), infarctus du myocarde
(cinq [3%] versus aucun), et anémie
(quatre [2%] versus aucune).
Des évènements indésirables graves ont été rapportés par 57 (31%) patients
sur 183 et 44 (23%) patients sur 189 des groupes enzalutamide et bicalutamide,
respectivement. Un des neuf décès comptabilisés dans le groupe enzluatmide
était vraisemblablement dû au traitement (syndrome de réponse inflammatoire
systémique) ; par comparaison, aucun décès sur les trois comptabilisés
dans le groupe bicalutamide n’était dû au traitement.
Les données de l’essai TERRAIN soutiennent l’administration d’enzalutamide
plutôt que celle de bicalutamide chez des patients atteints de cancer de la
prostate résistant à la castration métastasé, asymptomatiques ou présentant des
symptômes très légers. Dr Neal D Shore MD, et al, dans The Lancet Oncology,
publication en ligne en avant-première, 13 janvier 2016
Financement : Astellas Pharma, Inc et
Medivation, Inc
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