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jeudi 14 janvier 2016

#thelancetoncology #cancerdelaprostate #enzalutamide #bicalutamide Efficacité et innocuité d’enzalutamide versus bicalutamide chez des patients atteints de cancer de la prostate métastasé (TERRAIN) : essai de phase 2 randomisé en double aveugle

Prostate et vésicules séminales (normales)
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cancer_de_la_prostate
L’enzalutamide est un inhibiteur du récepteur aux androgènes qui a permis une amélioration de la survie dans deux essais de phase 3 contrôlés par placebo, et qui a reçu l’approbation pour le traitement de patients atteints de cancer de la prostate métastasé résistant à la castration. L’étude TERRAIN avait pour but de comparer l’efficacité et l’innocuité de l’enzalutamide avec le bicalutamide chez des patients atteints de cancer de la prostate métastasé résistant à la castration.

L’essai TERRAIN était une étude de phase 2 randomisée en double aveugle, pour laquelle ont été recrutés des hommes atteints de cancer de la prostate asymptomatiques ou présentant de très légers symptômes, à pathologie en progression sous déprivation androgénique (DA). Ces recrutements ont eu lieu dans des sites de prestation de soins de santé académiques, communautaires et privés situés en Amérique du Nord et en Europe.
Les patients éligibles ont été répartis de manière aléatoire à l’aide d’un système interactif de réponse vocale pour recevoir enzalutamide 160 mg/jour per os ou bicalutamide 50 mg/jour per os, en complément de la thérapie par DA ;  jusqu’à progression de la maladie. Les patients ont été stratifiés par blocs de permutation (blocs de quatre patients), selon qu’ils avaient subi une orchidectomie bilatérale ou qu’ils recevaient un agoniste de la LH-RH ou qu’ils recevaient une thérapie antagoniste commencées avant ou après le diagnostic de métastatisation, et selon leur site de recrutement.  Ni les participants, ni les investigateurs, ni le personnel recueillant les données n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère d’évaluation principal était la survie sans progression, analysé chez tous les patients randomisés. Les résultats d’innocuité ont été analysés chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de médicament à l’étude. La période de l’essai dite « ouverte » est en cours, pour le suivi de laquelle les patients recevant encore un traitement à l’issue de la période de double aveugle ont reçu la proposition de poursuite du traitement enzalutamide ; suite à une décision prise par le patient de concert avec l’investigateur.

Entre le 22 mars 2011 et le 11 juillet 2013, 375 patients ont été randomisés de manière aléatoire, 184 pour traitement enzalutamide et 191 pour traitement bicalutamide. 126 (68%) patients et 168 (88%) patients, respectivement, ont interrompu leur traitement avant la fin de l’étude, principalement du fait d’une progression de leur maladie. La période médiane de suivi était de 20.0 mois (Intervalle Interquartile -IQR- 15.0-25.6) dans le groupe enzalutamide et de 16.7 mois (10.2-21.9) dans le groupe bicalutamide. Les patients du groupe enzalutamide ont montré une amélioration significative de la survie sans progression (15.7 mois [Intervalle de Confiance -IC- 11.5-19.4]) en comparaison des patients du groupe bicalutamide (5.8 mois [4.8-8.1] ; hazard ratio 0.44 [IC 95% 0.34-0.57] ; p<0.0001).
Parmi les évènements indésirables les plus communs, ceux survenant plus fréquemment sous enzalutamide que sous bicalutamide étaient fatigue (51 [28%] patients sur 183 dans le groupe enzalutamide versus 38 [20%] patients sur 189 dans le groupe bicalutamide), dorsalgie (35 [19%] versus 34 [18%]), bouffées de chaleur (27 [15%] versus 21 [11%]) ; ceux survenant plus fréquemment sous bicalutamide étaient nausée (26 [14%] versus 33 [17%], constipation (23 [13%] versus 25 [13%]), et arthralgie (18 [10%] versus 30 [16%]).
Les évènements indésirables de grade 3 ou plus les plus communément notés dans les groupes de traitement enzalutamide ou bicalutamide, respectivement, étaient hypertension (13 [17%] versus huit [4%]), hydronéphrose (trois [2%] versus sept [4%]), dorsalgie (cinq [3%] versus trois [2%]) fracture pathologique (cinq [3%] versus deux [1%]), dyspnée (quatre [2%] versus une [1%]), douleur osseuse (une [1%] versus quatre [2%]) insuffisance cardiaque congestive (quatre [2%] versus deux [1%]), infarctus du myocarde (cinq [3%] versus aucun), et anémie (quatre [2%] versus aucune).
Des évènements indésirables graves ont été rapportés par 57 (31%) patients sur 183 et 44 (23%) patients sur 189 des groupes enzalutamide et bicalutamide, respectivement. Un des neuf décès comptabilisés dans le groupe enzluatmide était vraisemblablement dû au traitement (syndrome de réponse inflammatoire systémique) ; par comparaison, aucun décès sur les trois comptabilisés dans le groupe bicalutamide n’était dû au traitement.

Les données de l’essai TERRAIN soutiennent l’administration d’enzalutamide plutôt que celle de bicalutamide chez des patients atteints de cancer de la prostate résistant à la castration métastasé, asymptomatiques ou présentant des symptômes très légers. Dr Neal D Shore MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 13 janvier 2016

Financement : Astellas Pharma, Inc et Medivation, Inc

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

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