La synapse immunologique s’établissant entre un lymphocyte T
cytotoxique (CTL) et une cellule cible infectée transformée constitue, de fait, une
structure active capable d’exercer une force mécanique. C’est dans ce cadre que
nous avons poursuivi nos investigations afin de définir si les forces
synaptiques favorisent la destruction des cellules cibles. Les CTLs tuent par
sécrétion d’une protéase toxique et stimulent la fabrication d’une protéine
formant des pores, la perforine, dans la synapse. Des expériences de
biophysique ont révélé une saisissante corrélation entre la magnitude de la
force exercée à travers la synapse et la vitesse de la formation de pores par
la perforine au niveau des cellules cibles, indiquant ce faisant que cette force
potentialise la cytotoxicité par amplification de l’activité de la perforine. Dans
la droite ligne de cette interprétation, nous mettons en évidence que la
tension croissante exercée au niveau de la cellule cible favorise la formation
des pores par la perforine ainsi que son élimination par les CTLs. Nos données
indiquent également que les CTLs coordonnent le relâchement de perforine ainsi
que l’exercice des forces dans l’espace et le temps. Ces résultats révèlent une
dimension physique de la fonction lymphocytaire insoupçonnée jusqu’ici et
démontrent que les cellules usent de forces mécaniques pour contrôler l’activité
des signaux chimiques sortants. Rohsni Basu, et al, dans Cell, publication en
ligne en avant-première, 25 février 2016
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